France Télécom (Lyon) : La direction nous traite comme des pions25/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1676.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom (Lyon) : La direction nous traite comme des pions

Fin juin, des agents de France Télécom de Lyon et de Villefranche-sur-Saône ont eu la surprise de recevoir une lettre leur annonçant qu'ils devraient changer de poste car il manque, leur a-t-on dit, du monde dans les services commerciaux. Chacun avait deux ou trois jours pour établir une liste de 11 postes à choisir parmi ceux qui intéressent la direction.

C'était la première fois que l'on se trouvait face à cette sorte de " mutation d'office ". Ce n'était pas la conséquence d'une réorganisation comme on en voit très souvent à France Télécom. Il s'agissait de renforcer des centres d'appels téléphoniques comme Mobicarte, ou des services commerciaux comme le 1014 ou la vente en agence. Les personnes visées étaient surtout des gens des bureaux s'occupant de comptabilité, de logistique ou de ressources humaines.

La surprise passée, le 30 juin, à l'unité réseau Lignes de Gerland, un cinquantaine de personnes, outrées par ces mesures, débarquèrent chez le directeur. Au même moment, au siège de la direction régionale, une autre cinquantaine de personnes envahit une commission de " concertation " entre la direction et les syndicats. Là, le DRH a tenté, sans convaincre, de justifier cette mesure. Puis, il a accepté de la reporter à la rentrée des vacances.

De nouvelles lettres parviennent dans les services, mais cette fois avec un délai un peu plus long que les deux ou trois jours de fin juin. Pour le moment, on en est là : tous les agents concernés ne sont pas encore rentrés de congé, mais certains ont déjà la lettre qui les attend sur leur bureau.

Sur un plan général, France Télécom poursuit son opération de réduction des effectifs. Sauf que, dans les activités qui rapportent le plus, il manque du monde. Depuis quelques mois, la direction fait appel au volontariat, prime de 20 000 F à l'appui, pour aller dans ces services où tout le monde sait que c'est le stress permanent, des horaires décalés et la course au rendement. Moins d'une trentaine d'agents avait répondu positivement à l'offre pour plus de 100 postes proposés. Devant cet insuccès, et comme elle refuse toujours d'embaucher, la direction régionale passe à des méthodes plus expéditives en cherchant des " pions " pour remplir les cases vides. Mais ce faisant, elle ne fait que multiplier les motifs de mécontentement.

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