Limoges : 150 personnes menacées d'expulsion18/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1675.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Limoges : 150 personnes menacées d'expulsion

Cent cinquante personnes sont menacées d'expulsion au centre ville de Limoges. En effet, les immeubles où elles logent font partie d'un ensemble immobilier que possédait un homme d'affaires véreux qui devait pas mal d'argent au fisc et qu'on ne voit plus. Du coup, depuis 1998, les locataires n'ont plus reçu de quittance de loyer et les bâtiments n'étaient plus entretenus.

Les locataires les plus aisés ont pu quitter les lieux, les plus pauvres n'ont eu d'autre choix que de rester et d'y vivre dans des conditions de plus en plus insalubres. Les appartements libérés ont été occupés par des gens en situation de grande précarité dont beaucoup de jeunes et d'immigrés sans papiers.

La justice s'est emparée des biens immobiliers et les immeubles vendus aux enchères ont été acquis pour une bouchée de pain (le prix d'un simple appartement pour la plupart), par des petits bourgeois désireux de faire fructifier au plus vite ces affaires. Ils ont engagé une procédure d'expulsion en commençant par un immeuble bien placé au centre ville. Les locataires, qui n'ont pas de quittance de loyer depuis deux ans, sont tous considérés comme des " squatters ", alors que la plupart ont un bail et paient régulièrement leurs factures d'électricité.

Il faut dire que les acquérants se sont attaqués, comme par hasard, en premier lieu à l'immeuble qui abrite le plus de gens en situation de précarité extrême qui ont donc beaucoup de problèmes pour se défendre.

Pour l'instant, la mairie de Limoges et la préfecture de la Haute-Vienne, interpellées, ne lèvent pas le petit doigt et se renvoient la balle. Pourtant, dans la ville de Limoges, il y a des centaines de logements vacants, notamment dans les HLM de la ville.

À l'initiative du collectif DAL local, un rassemblement s'est tenu devant le Palais de justice de Limoges le 9 août, à l'occasion de l'audience en référé. La décision a été reportée le 8 septembre. Une affaire à suivre attentivement.

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