Hôpital Beaujon (Clichy - 92) : Lits fermés et manque de personnel, un été galère18/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1675.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Beaujon (Clichy - 92) : Lits fermés et manque de personnel, un été galère

L'hôpital Beaujon, après bien des années de réduction de sa capacité, compte encore 592 lits. Mais cet été, 130 à 180 lits sont fermés dans la période du 30 juin au 15 septembre.

Il y a belle lurette que de telles fermetures ne sont plus calculées sur la baisse de fréquentation saisonnière, observée les années précédentes, mais par la pénurie en effectif. Déjà, en temps normal, le personnel est au plus juste dans les salles ; lorsque toute une partie prend ses congés annuels, la solution de l'administration est de réduire le nombre de lits.

La logique voudrait que l'embauche temporaire de remplaçants d'été pallie ces difficultés, mais ça n'est pas le cas. L'Assistance publique n'autorise qu'un nombre dérisoire de remplacements, insuffisant pour couvrir ne serait-ce que la moitié des absences liées aux congés annuels, aux congés bonifiés ou de maternité.

Du coup, des jeunes embauchés le 1er août pour faire l'aide-soignant, se trouvent trois jours plus tard dans une salle, seuls avec une infirmière. On imagine sans peine la panique de ces remplaçants qui n'ont aucune expérience de l'hôpital et pas la moindre formation. On comprend aussi le surcroît de travail que cela provoque pour l'infirmière, obligée de leur dire à chaque minute ce qu'ils doivent faire. Dans le service d'orthopédie, telle a été par exemple la situation dans deux salles sur trois. Pourtant les cadres n'ont pas hésité à demander au seul aide-soignant en poste, bien qu'il ait déjà le plus grand mal à assurer tout le travail dans sa propre salle, d'aller surveiller et aider les jeunes des autres antennes. En général, ces responsables doivent croire que nous pouvons nous cloner !

Et puis, ce n'est pas parce que l'administration ferme des lits que les gens cessent de tomber malades. Alors, les surveillants font preuve de la plus grande imagination pour faire reculer les limites du possible !

En chirurgie vasculaire, les malades excédentaires sont couchés dans une antenne fermée. Il n'y a donc pas de poste de soins à proximité, pas de sonnette, etc. Et c'est au personnel de l'antenne voisine de se soucier de ces malades, quand il le peut.

En hépatologie, un lit a été rajouté dans des chambres où il y en a déjà trois. Bien sûr, les branchements ordinaires (oxygène, etc.) n'existent pas pour ce patient en surplus. Et, comme il faut tout de même sortir les lits pour emmener les malades en examen, les cadres se livrent à de savants calculs, mettant au fond les personnes dont on pense qu'elles n'auront plus besoin d'être déplacée. On dirait le retour aux salles communes dans l'espace d'une seule chambre.

Il est choquant que l'administration essaie de se tirer d'affaire en fermant des lits avec les conséquences que cela implique pour le personnel présent, et les risques que cela comporte pour les malades.

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