Le 19 août, Nicolas II, dernier tsar de toutes les Russies, et sa famille, épouse et descendance, seront canonisés par l'Eglise orthodoxe. Pas pour ses activités de souverain mais parce que " resté jusqu'au bout fidèle à sa patrie. Sa correspondance prouve qu'il était prêt à mourir en chrétien ".

Sa correspondance nous prouve bien d'autres choses, entre autres que sa fidélité à sa patrie ne l'incitait nullement à la moindre commisération pour ceux qui la peuplaient.

Dès le début de son règne, il félicitait un régiment qui avait tiré sur des ouvriers. Toute sa vie, il lut avec plaisir des rapports de police relatant comment des étudiantes " à cheveux courts " avaient été frappées à coups de cravache par des Cosaques ou comment des Juifs avaient eu le crâne fracassé dans des pogroms. Il vivait entouré de grigris, conseillé par un moine ivrogne qui soignait son fils, le tsarévitch, atteint de leucémie, par des émanations d'encens administrées à la lueur des cierges ! On ne pourrait être mieux averti des vertus de la charité chrétienne.

Pour quelques-uns, Saint Nicolas évoquait un vieux bonhomme concurrent malchanceux du Père Noël qui, à la fin de l'année, distribuait des bonbons et des joujoux aux petits enfants. Ils risquent d'y perdre leurs dernières illusions chrétiennes.