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Dans les entreprises
Bertrand-Faure (Nogent-sur-Seine) : Un recul de la direction
Les travailleurs de l'usine Bertrand-Faure, à Nogent-sur-Seine, ont décidé la fin de leur grève le jeudi 3 août. La direction leur avait annoncé la fermeture du site début mai. Ils s'étaient mis en grève le 27 juillet lors de l'annonce de la suppression de la prime de rendement. Leur grève suivant celle des ouvriers de Cellatex à Givet, ils menacèrent de faire " sauter " l'usine si on ne leur donnait pas des indemnités de licenciement conséquentes : 36 mois de salaire.
Ce qu'ils ont obtenu est inférieur à cette revendication : 165 000 F d'indemnités s'ils rompent leur contrat de travail, ou bien ils pourront continuer à percevoir 90 % de leur salaire pendant 9 mois et au-delà percevront 120 000 F. En tout cas devant leur colère et leur menace ils ont en une semaine obligé le patron à des concessions.
Bertrand-Faure n'est pas une petite entreprise : elle fait partie de Faurecia, équipementier automobile qui en 1998 avait un chiffre d'affaires de 26 milliards de francs et employait 29 000 personnes.
Lié à Peugeot dont il est un des fournisseurs privilégiés, ce groupe affirmait ne pas pouvoir assurer le salaire des 236 salariés de l'entreprise de Nogent-sur-Seine !
A l'heure où gouvernement et médias nous ressassent la reprise, la baisse du chômage... de nombreux salariés de petites, moyennes ou même grandes entreprises sont confrontés aux licenciements et même à la fermeture totale de celles-ci.
Ainsi ces derniers jours, c'est BNP-Paribas qui annonce 4 300 suppressions d'emplois sur trois ans.
Partout en France il y a ainsi des travailleurs qui devraient en cette période " florissante " subir la loi du profit par le biais de plans dits " sociaux ". Les coups de colère des travailleurs de Cellatex, d'Adelshoffen ou de Bertrand-Faure montrent qu'ils n'y sont pas disposés, à juste titre, et le font savoir y compris avec l'énergie du désespoir.
Mais ce que cèdent les Bertrand-Faure et autres licencieurs face à cette colère n'est encore rien face à ce qu'ils devraient payer. Il n'y a aucune raison que les travailleurs se retrouvent à la rue après dix, vingt ou trente ans passés dans une entreprise, alors que le patronat dans son ensemble fait des affaires d'or. Ce serait la moindre des choses de leur garantir non pas seulement une prime, mais au moins le paiement intégral de leur salaire aussi longtemps qu'ils n'auront pas retrouvé un emploi au moins équivalent. Ce serait aussi la moindre des choses, en fait, d'interdire les licenciements, sous peine de réquisition, de toutes les grandes entreprises qui font des profits.
Pour tout cela bien sûr, il faudra prendre sur les florissants profits patronaux. Et c'est une lutte de l'ensemble du monde du travail qui serait nécessaire pour l'imposer.