Le feuilleton des faux électeurs du Vème arrondissement de Paris a connu un nouvel épisode la semaine passée avec la mise en examen de Xavière Tibéri et de Marie-Anne Affret, première adjointe à la mairie du Ve.

Les langues se délient et des fonctionnaires municipaux prennent leurs distances en dénonçant toute une série de magouilles visant à assurer une majorité électorale au maire de Paris : la demande d'un logement en HLM ou d'une place en crèche avait plus de chances d'aboutir si l'intéressé faisait auparavant un détour par le bureau des inscriptions sur les listes électorales. Pas étonnant dans ces conditions que l'avocat de Marie-Anne Affret présente sa cliente comme une " super assistante sociale " !

Si l'on ajoute ces 7 228 électeurs suspects aux 3 315 vrais faux-électeurs déjà recensés, on passe du petit arrangement artisanal que la justice peut ignorer à la production d'électeurs en série un peu trop voyante.

Pour n'avoir pas eu le sens de la mesure, Tibéri risque d'être mis en examen et voit ses anciens collègues et amis lui tourner le dos, non pour les méthodes employées qu'ils n'ignoraient certainement pas, mais pour avoir été pris la main dans le sac.