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Dans le monde
USA : Violence policière et raciste
Le 12 juillet, les télévisions mondiales ont montré une vidéo, filmée d'un hélicoptère, où l'on voyait un homme passé à tabac par plusieurs policiers après une course-poursuite dans les rues de Philadelphie. La victime, Thomas Jones, était un Noir, et il avait déjà cinq balles dans le corps quand il a reçu pas moins de 59 coups de pieds et de poings de ses agresseurs.
Cinq enquêtes ont été ouvertes et les représentants locaux de la communauté noire se sont empressés d'appeler au calme et d'expliquer - comme si c'était contradictoire - qu'il s'agissait là d'un cas de brutalité policière et non de racisme. Car ces images rappellent celles d'un autre lynchage, celui de Rodney King, à Los Angeles en 1991, dévoilé par une vidéo amateur et qui avait déclenché de violentes émeutes dans la communauté noire. Aussi, les autorités ont-elles tout fait pour éviter une nouvelle explosion de colère.
Les policiers de Philadelphie, comme ceux d'autres villes, ont certes la réputation d'être des rambos à la gâchette facile, coutumiers de ces courses-poursuites qui, aux USA, font des dizaines de morts par an, au point que certaines villes ont pris des mesures pour les interdire. Et ces passages à tabac sont des pratiques courantes : le même jour, un cas semblable se produisait sur une autoroute de Georgie, que la télévision n'a pas montré car la vidéo était de mauvaise qualité. Et le fait que Thomas Jones ait tiré le premier et qu'un des policiers agresseurs était noir ne doit pas cacher le fait qu'un racisme latent est indissociable de brutalités policières qui s'exercent quotidiennement et préférentiellement contre les Noirs.
Car il y a toutes celles que la télé ne montre pas ; tabassages à huis clos dans les postes de police et les prisons ou loin des caméras, fabrications de preuves et faux témoignages, jugements racistes... c'est ce qu'illustre aussi le taux record de condamnations à mort parmi les Noirs, pour des délits souvent mineurs ou dont la preuve est rarement faite.
Une barbarie logée au coeur du capitalisme, et qui ne disparaîtra qu'avec lui.