Ouverture de " l'Hôpital Européen G. Pompidou " à Paris : Hôpital de prestige et manque de crédits07/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1669.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ouverture de " l'Hôpital Européen G. Pompidou " à Paris : Hôpital de prestige et manque de crédits

Avec près de deux ans de retard, l'Hôpital Européen Georges-Pompidou (HEGP) vient d'ouvrir ses portes dans le 15e arrondissement de Paris. Cet hôpital, projet en gestation depuis vingt-cinq ans et présenté comme " l'hôpital du XXIe siècle ", devrait regrouper les activités de trois hôpitaux voisins (Laennec, Boucicaut et Broussais), dont la fermeture totale ou partielle est programmée depuis longtemps par l'Assistance Publique de Paris.

D'après ses concepteurs, ce bâtiment ultra-moderne et bourré d'informatique, dont la construction aura quand même coûté 1,8 milliard de francs, devrait être plus efficace en matière de soins et offrir un meilleur accueil aux malades (90 % de chambres individuelles, WC et salle de bains dans toutes les chambres, accès depuis le lit à de nombreux services, etc.).

En revanche, pour le personnel, c'est une autre réalité qui se profile : 2 400 personnes sont prévues pour faire fonctionner tous les services, alors que les organisations syndicales s'accordent à dire qu'il en faudrait au bas mot, dès le départ, 2 700 à 2 800. Résultat, pour un syndicaliste, " cela fonctionnera en flux tendu, inéluctablement et dangereusement ". Cette politique en matière d'effectifs est d'autant plus scandaleuse que, du fait de la fermeture des autres sites, 1 350 salariés sont considérés par l'Assistance Publique comme en sureffectif et doivent se trouver un point de chute ailleurs.

Alors, pour les marchands de béton et de matériel médical, cet hôpital a sûrement été une bonne affaire, mais pour le personnel (et les malades) le progrès reste à démontrer.

En tout état de cause, ce n'est pas la construction d'un seul hôpital, fût-il ultra-moderne, qui pourra régler tous les problèmes. Rien qu'à Paris et dans sa région, les services hospitaliers mal équipés, vétustes et en sous-effectif sont légion. Et ce n'est sûrement pas avec la politique de restrictions budgétaires qu'impose le gouvernement en matière de santé que cette situation va s'améliorer.

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