SNCF (Chambéry - Savoie) : Grève de 24 heures à l'équipement30/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1668.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF (Chambéry - Savoie) : Grève de 24 heures à l'équipement

Pour réclamer des embauches, les cheminots du secteur Equipement de la Région SNCF de Chambéry ont fait grève 24 heures, le mardi 27 juin.

Le manque d'effectifs se faisait cruellement sentir dans ce secteur d'environ 1 200 travailleurs, qui s'occupent des voies, des aiguillages, des installations électriques, dont les caténaires et des télécommunications internes à la SNCF. Cela se traduit d'une part par des charges de travail en augmentation et des conditions de travail qui se dégradent. La direction a sorti un nouveau plan de réorganisation, dont l'un des effets serait, sous prétexte de faire, sur le terrain, des équipes plus conséquentes, de ne pas remplacer les départs à la retraite. Par exemple, elle remplacerait trois équipes locales de 5 par une équipe de 12 : 3 emplois seraient donc supprimés au passage.

Le manque d'effectifs se traduit d'autre part par une grande irrationalité des interventions sur le terrain, qui peut entraîner des conséquences graves au niveau de la sécurité. Par manque de personnel, les chantiers d'entretien, des voies par exemple, sont faits dans la hâte, car d'autres travaux attendent ailleurs. Des cheminots de la voie disent qu'ils ne font que le plus urgent de l'urgent. Les défauts sur les voies sont bien moins corrigés, voire pas corrigés du tout. Résultat : il y a deux semaines, un train de voyageurs, entrant en gare d'Annecy, quitte la voie. Le déraillement lui est épargné seulement par le quai, qui maintient le train debout.

L'appel à la grève du 27 juin était lancé par la CGT et par SUD. Près de 200 cheminots de l'Equipement, dont les équipes sont dispersées sur l'ensemble de la région, se rassemblaient le matin devant la gare de Chambéry. Ils allaient en cortège jusqu'à la direction régionale, où se tenait un CE annuel sur la régularité des circulations. Les délégués et les cheminots eux-mêmes interpellaient la direction de l'Infrastucture, dont ils dépendent. Celle-ci ne savait parler que de budget et d'augmentation de la productivité. Ce langage ne pouvait pas convaincre les grévistes, qui ont maintenu une présence dans la salle de réunion et sont restés groupés dans la cour de la direction régionale.

Finalement, les grévistes obtenaient que les embauches prévues au 1er semestre 2000 (bien entamé !) soient portées de 23 à 36, alors qu'ils en demandaient 60. La direction gelait ses plans de réorganisation de chaque établissement Equipement, et reculait aussi sur quelques revendications plus particulières. Les cheminots grévistes décidaient alors de suspendre leur mouvement jusqu'en septembre.

Nul doute qu'avec une direction aussi peu soucieuse de leurs intérêts, sans parler des intérêts des usagers, les cheminots devront rester mobilisés.

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