Lever (Haubourdin - Nord) : Contre les licenciements, la mobilisation continue23/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1667.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lever (Haubourdin - Nord) : Contre les licenciements, la mobilisation continue

La manifestation commune du samedi 17 juin à Lille contre les licenciements, à l'appel des salariés de Lever, Bénédicta, Alstom, Case et d'une dizaine d'autres petites entreprises de la région lilloise, a été positive. Mais avec 350 manifestants, elle était moitié moindre que la première en avril, y compris de Lever, le magnifique soleil d'un samedi ayant été un redoutable concurrent.

Après un défilé dynamique dans les rues piétonnes du centre et la jonction avec la manifestation des sans-papiers, tout le monde s'est retrouvé devant la mairie de Lille, où Martine Aubry, paraît-il absente, n'a donc pas reçu les délégations des manifestants venues exiger que le gouvernement prenne des mesures dans le sens des intérêts des travailleurs et de la population.

La presse s'est bien entendu abstenue de rendre compte de cette manifestation qui dérange tout le monde.

A Lever, dans l'usine comme dans les manifestations, cette semaine, ce sont les agents de maîtrise et les cadres qui sont apparus en pointe. Ils se sentent trahis par une direction qui leur a fait appliquer des mesures impopulaires, comme la réduction des salaires en 1995, soi-disant pour sauver l'entreprise, et qui compte maintenant fermer l'usine d'Haubourdin d'ici la fin de l'année et licencier tout le monde, malgré les immenses bénéfices réalisés, y compris ici. La quasi-totalité des cadres, à l'appel de la CGC et avec le soutien des ouvriers, se sont regroupés lors d'une réunion de négociation des 35h pour les maîtrises, pour exiger de recevoir eux aussi la prime de 7 200 F au moins, correspondant au rappel de modification d'horaire depuis janvier imposée par les ouvriers.

Dans la semaine, deux autres manifestations ont eu lieu, auxquelles se sont joints plusieurs dizaines de travailleurs de Lever. Jeudi 15 juin, à Roubaix, à l'appel de l'Union locale CGT, 450 manifestants ont dénoncé la menace de fermeture d'Alstom qui fait peser la menace du chômage sur 300 familles. Lundi 19, à Masnières, à l'appel de plusieurs Unions départementales CGT, 500 manifestants refusaient le plan de licenciement de 223 travailleurs de la Verrerie.

A Lys-lez-Lannoy, lundi 19, toute une brochette d'élus, essentiellement de la Gauche plurielle, tenaient meeting pour bavarder sur le sort d'Alstom. Ils se sont fait copieusement prendre à partie depuis la salle par des travailleurs de l'Alstom : ils parlaient comme s'ils n'étaient pas au gouvernement quasiment depuis 20 ans et n'étaient aucunement responsables de ce qui arrivait, des fermetures d'entreprises et des licenciements massifs, et ils ne donnaient même pas la possibilité aux Comités d'entreprises d'exercer un droit de veto contre les licenciements. Aux intervenants qui appelaient à la mise en commun des forces des travailleurs et annonçaient qu'il faudra faire grève pour faire pression sur les patrons, Hélène Flautre, députée européenne Verte, répondit que ces méthodes étaient dépassées, qu'il y avait de nouvelles formes de lutte... notamment la grève de la faim ! Elle fut étonnée de s'entendre répondre :" Et en plus ils veulent nous affamer ! ".

Comme il est nécessaire que la riposte aux licenciements et fermetures d'entreprises s'amplifie, à la fin de la manifestation de Lille, rendez-vous a été donné pour de nouvelles manifestations, au plus tard en septembre, et un appel à garder le contact entre militants a été lancé.

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