Lang et la réforme de l'enseignement primaire : Améliorer l'enseignement... mais avec quels moyens ?23/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1667.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Lang et la réforme de l'enseignement primaire : Améliorer l'enseignement... mais avec quels moyens ?

Jack Lang, qui ne voulait sans doute pas être en reste vis-à-vis de ses prédécesseurs à la tête de l'Education nationale, vient d'annoncer un certain nombre de mesures. Elles visent essentiellement l'enseignement dans le primaire.

Ses principaux axes : l'accès aux nouvelles technologies et notamment à l'informatique, ainsi que le développement de l'apprentissage des langues vivantes.

Rien de très nouveau puisque " l'initiation aux langues étrangères " dès le CM1 et le CM2 avait déjà été programmée en 1989 par un certain Lionel Jospin, alors ministre de l'Education nationale. Six ans après, Bayrou, son successeur, renchérissait en prévoyant une " initiation " dès le CE1, avant qu'Allègre n'ordonne une " généralisation " de l'enseignement des langues dans le primaire.

Reste que, plus de dix ans après, le bilan n'est pas très glorieux car les déclarations d'intention des ministres n'ont guère été suivies des moyens nécessaires. Aujourd'hui, près de la moitié des cours de langue sont assurés par des instituteurs volontaires mais sans qualification particulière. Quant à ceux qui sortent aujourd'hui des Instituts de Formation des Maîtres, ils ne reçoivent toujours pas de formation dans ce domaine. Du coup, chaque école se débrouille, souvent en faisant appel à des professeurs de langue extérieurs à l'établissement, intervenant en heures supplémentaires.

Jack Lang a beau dire que cet enseignement constitue " sa grande ambition ", il ne propose pas de donner aux écoles beaucoup plus de moyens, en termes de formation, de recrutement et de crédits. Tout juste promet-il d'inscrire une demande de crédits supplémentaires pour les budgets 2001-2002, ce qui ne coûte pas cher. En attendant, il compte sur " la mobilisation des enseignants ", autrement dit, il leur demande de fournir encore plus de travail, tout en se débrouillant avec les moyens du bord.

Ainsi, les ministres se relaient à la tête de l'Education nationale pour mener la même politique : chacun promet d'améliorer l'enseignement, mais ils oublient tous de mettre sur la table les moyens financiers nécessaires à la mise en oeuvre de leurs réformes. Et dans la réalité, loin même de s'améliorer, les conditions d'enseignement empirent, notamment pour les catégories les plus défavorisées de la population.

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