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- Lutte ouvrière n°1667
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La Poste (Paris - Louvre) : Grève contre les 35 h à la sauce direction
A la poste Paris-Louvre, poste centrale de Paris, depuis lundi 19 juin, c'est le tour des postiers de la distribution du courrier, facteurs et chauffeurs, et des guichetiers, de se mettre en grève pour imposer à la direction l'annulation des suppressions d'emplois prévues à l'occasion de la mise en place des 35 heures, et de refuser l'aggravation des conditions de travail et des horaires qu'elle entendait bien faire passer à l'occasion.
La Poste, c'est un comble, non seulement ne crée pas d'emplois à l'occasion du passage aux 35 heures, mais elle en supprime même pratiquement partout. Et cela, alors qu'elle s était engagée à maintenir globalement les effectifs.
Pour faire passer la pilule, elle comptait sur le calendrier éclaté au maximum, chaque bureau passant aux 35 heures l'un après l'autre sur deux ans. Dans un gros établissement comme Paris-Louvre, la direction avait même organisé des passages séparés aux 35 heures pour le Centre de tri, les guichets ; et même, au sein des facteurs, elle avait divisé d'un côté les 3e et 4e arrondissements qui devaient y passer au cours de ce mois de juin et les 1er et 2e arrondissements en septembre.
Déjà, la semaine précédant la Pentecôte, lors de la grève des postiers du Centre de tri qui avaient obtenu l'annulation de leurs 35 suppressions d'emplois, une centaine de facteurs s'étaient mis aussi en grève, le jeudi 8 juin, se disant que, même si les projets de la direction ne devaient être annoncés que quelques jours plus tard, cela risquait fort d'être du même acabit.
Et cela n'a pas manqué. Le directeur des guichets a annoncé son intention de supprimer 12 emplois. Celui de la distribution annonçait 23 suppressions d'emplois pour la distribution du courrier sur le 3e et le 4e arrondissement de Paris. Dans l'espoir de voir les facteurs eux-mêmes entériner cela, il se livrait même à un minable chantage, expliquant qu'il était d'accord pour qu'il n'y ait pas de suppressions d'emplois à condition que les facteurs de ces arrondissements continuent à revenir travailler un après-midi sur deux, ce qu'ils sont les derniers à faire, La Poste ayant supprimé partout ailleurs la distribution de l'après-midi.
Dès le vendredi 16 juin, les facteurs concernés refusèrent ce chantage, exigèrent une diminution de l'amplitude de la journée de travail sans suppression de tournées de distribution et posèrent un ultimatum à la direction.
Lundi 19 juin, réunis en assemblée générale, 170 facteurs et chauffeurs, tous arrondissements confondus cette fois, votèrent la grève pour exiger des garanties pour tous en refusant la division que cherche à introduire la direction. Ils exigent qu'il n'y ait aucune suppression d'emplois, aucun changement d'horaire imposé ni d'augmentation de la charge de travail ; ils exigent une réduction effective de l'amplitude de travail et au moins six jours de congés supplémentaires pour tous. Le directeur présent s'est fait huer lorsqu'il a tenté de défendre son projet. Parallèlement, la totalité de la centaine de guichetiers présents se mettait eux aussi en grève pour obtenir des garanties similaires.
Mardi matin 20 juin, ce sont quelque 300 grévistes (la totalité des guichetiers et près de la moitié des facteurs) qui paralysaient le bureau de poste et décidaient de se battre ensemble pour leurs revendications communes.
Jusqu'à présent, la direction n'a reculé que sur six suppressions d'emplois sur douze aux guichets, ce qui est loin du compte. La grève continue donc et les grévistes ont bien l'intention d'obliger la direction à les entendre.