Vivendi-Canal Plus vient de racheter pour 235 milliards de francs - excusez du peu ! - le géant nord-américain Seagram. Et du coup, Vivendi, qui s'appelait récemment encore Compagnie Générale des Eaux, change à nouveau de nom.

Cette fois ce n'est plus pour tenter de faire oublier des scandales de pots-de-vin, d'achats de politiciens et de marchés publics trafiqués, mais pour afficher qu'il devient un géant mondial de la communication que le groupe se rebaptise Vivendi-Universal. En effet, Seagram ce sont, outre des spiritueux (une branche qui fit la fortune de cette société canadienne qui ravitaillait les USA voisins du temps de la prohibition), les studios Universal-Pictures d'Hollywood et Universal Music, le premier producteur mondial de musique, depuis qu'il a absorbé Polygram en 1998, avec 27 % de ce marché.

Vivendi, lui, c'est, entre autre, l'eau, le traitement des déchets, la propreté industrielle, avec Vivendi Environnement en France mais aussi en Europe, aux USA, en Asie ; l'édition, la publicité et les voyages avec Havas (l'Express, l'Expansion, les maisons Larousse, Plon, Havas multimédia...), le téléphone (Cegetel) ; l'internet (Vivendi Net et le portail d'accès Vizzavi) et, bien sûr, Canal Plus dans une dizaine de pays.

Il y a tout juste un an, en mettant la main sur le groupe américain de traitement de l'eau, US Filter, Vivendi est devenu numéro Un mondial de ce secteur et, dans le même laps de temps, son action a augmenté de 33 %.

Ouvrez votre robinet, c'est peut-être du Vivendi (si vous préférez quelque chose de plus corsé, cela risque d'être pareil). Ouvrez un magazine, une télé ou un ordinateur, là encore, Vivendi n'est pas loin. Même chose, désormais, au cinéma. Sans parler de votre maire ou député qui a peut-être endossé la casaque du groupe (ou d'un de ses pareils), lors de concessions de traitement des ordures ménagères ou de l'eau...