Droit d'asile : Toujours plus de demandes... et toujours plus de refus du gouvernement français23/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1667.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Droit d'asile : Toujours plus de demandes... et toujours plus de refus du gouvernement français

Le nombre de demandes de droit d'asile en France serait en augmentation : plus de 30 000 personnes ont demandé ce droit en 1999 contre 22 000 en 1998, en particulier des Chinois, des Maliens, des Algériens, des Turcs et des Congolais. Par contre, le taux d'acceptation des dossiers traités lui ne bouge pas, et reste à 19,3 %, ce qui signifie donc que le nombre de dossiers refusés, lui, augmente ! Mais en fait, l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) refuse beaucoup plus de dossiers : puisqu'il n'en accepte que 5 %, le reste n'étant accepté en fait qu'en appel devant la Commission de recours des réfugiés.

L'OFPRA serait " débordé " par l'augmentation de demandes d'asile : les conséquences pour les demandeurs d'asile sont l'allongement de la durée d'instruction des dossiers déjà très longue et l'augmentation de décisions prises sans entretien avec le demandeur, donc d'une façon tout à fait arbitraire. Le Monde des 18-19 juin cite des exemples de demandeurs qui se sont vu refuser le droit d'asile alors que leur situation était pourtant critique. Ainsi cette famille d'Afghans persécutée par les talibans ou ce jeune Mauritanien, militant politique d'opposition dans son pays, qui a été débouté de son droit d'asile avant que le Conseil d'État ne reconnaisse le risque qu'il courait en cas de retour forcé au pays.

En fait le gouvernement français et l'Ofpra tentent de limiter le nombre de réfugiés en France. Pourquoi ? D'abord, prétend le gouvernement, ce serait devenu un moyen pour les étrangers qui fuient la misère de contourner la politique restrictive en matière d'immigration. Et on peut constater que gouvernement de gauche ou gouvernement de droite, c'est la même politique : " dehors les pauvres ", quand du moins les patrons n'ont plus besoin d'autant de bras à exploiter, car dans les années d'après-guerre ce sont les mêmes qui allaient chercher dans les villages d'Algérie, du Maroc ou d'ailleurs, les jeunes ouvriers pour Renault ou Citroën

Mais, même ceux qui font une demande parce qu'ils sont persécutés dans leur pays pour une raison ou pour une autre se voient bien souvent refuser l'asile. Ce serait, nous dit-on, un problème parce qu'ils sont de plus en plus nombreux ! Et pour cause, le nombre de pays où éclatent des conflits sanglants ne fait également qu'augmenter, et parallèlement l'appauvrissement de pays, voire de continents entiers déjà misérables. Et, ce qui a toujours été un parcours du combattant pour le demandeur d'asile est rendu plus difficile : il faut, en moyenne, attendre 128 jours pour que son dossier soit étudié, et les centres d'accueil de réfugiés sont saturés.

Le problème n'est pas " administratif ", l'obtention du droit d'asile n'a toujours été facile que pour les riches ou les dictateurs, anciens " amis " de la France par exemple !

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