Au XXIème siècle les droits pour les femmes restent toujours a conquérir16/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1666.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Au XXIème siècle les droits pour les femmes restent toujours a conquérir

" Femmes 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle ", c'est sous cet intitulé pour le moins ambitieux et pompeux que l'Assemblée générale de l'ONU s'est ouverte en session spéciale, le 5 juin, sous la présidence conjointe d'Hillary Clinton, l'épouse du président des Etats-Unis, et du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.

Du 5 juin au 9 juin les représentants des Etats membres de l'ONU et ceux d'organisations non-gouvernementales ont examiné les fruits des décisions prises il y a cinq ans lors d'une conférence similaire qui s'était tenue à Pékin. Cent quatre-vingt-un Etats y étaient représentés. Ils y avaient répertorié " douze domaines critiques " faisant obstacle à la promotion des femmes, parmi lesquels la pauvreté, la santé, l'éducation et les conflits armés.

Cinq ans plus tard tous reconnaissent que le bilan est plutôt maigre. De leur propre aveu, 70 % des pauvres de la planète seraient des femmes. Les salaires des femmes sont en moyenne moitié moins élevés que ceux des hommes.

Dans le domaine de l'éducation, si l'on constate que, dans les pays les plus riches d'Europe et d'Amérique du Nord mais aussi en Amérique latine et en Asie orientale, le taux d'alphabétisation des moins de 24 ans est à peu près égal pour les hommes et pour les femmes, il n'en demeure pas moins que, d'après l'UNESCO, les deux tiers des 875 millions d'analphabètes du monde sont des femmes.

En ce qui concerne la santé, chaque minute une femme meurt dans le monde lors d'un accouchement ou à la suite de problèmes de santé au cours d'une grossesse. Cent quatorze millions de femmes et de petites filles ont subi des mutilations génitales, excision et infibulation.

Durant les conflits armés qui ont ensanglanté la planète ces dernières années, de l'ex-Yougoslavie au Rwanda en passant par Timor, le Kurdistan ou la Tchétchénie, 90 % des victimes sont des civils, dont les trois quarts sont des femmes et des enfants.

Enfin, dans les institutions nationales, les parlements et les diverses assemblées élues, tout comme dans les institutions internationales telles que l'ONU, l'OMC ou l'UNESCO et d'une façon plus générale à tous les postes dits de décision, la représentation féminine n'a pratiquement pas augmenté depuis 5 ans et plafonne aux environs de 13 %.

De l'aveu même de la presse, le seul résultat tangible de cette dernière session de l'ONU consacrée aux femmes est d'avoir constaté la " non-mise en oeuvre du "programme d'action" proposé il y a cinq ans par la Conférence de Pékin ".

Cela n'a rien d'étonnant. Les inégalités que les femmes subissent sont liées au fonctionnement même de la société capitaliste fondée sur l'exploitation du plus grand nombre par quelques uns, et où les lois qui prévalent sont celles du marché. Des organismes comme l'ONU qui ont été mis en place pour garantir l'ordre capitaliste peuvent en dénoncer certaines tares, mais ils ne servent certainement pas à faire prévaloir les droits des opprimés.

Les droits que les femmes ont conquis, l'ont été grâce à des luttes. Celles de femmes bien sûr. Mais aussi grâce aux luttes de toutes celles et tous ceux qui veulent émanciper la société de l'exploitation et des oppressions qui en découlent.

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