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- Lutte ouvrière n°1664
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Dans les entreprises
Le CEA joue les briseurs de grève
A en croire la direction du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), celle-ci refuserait de s'immiscer dans les " relations sociales " au sein des entreprises de sous-traitance. Il a suffi de mouvements de grève dans les entreprises de nettoyage et de restauration pour que le CEA jette le masque.
En application de la loi Aubry, le CEA n'embauche que le minimum nécessaire à la sécurité, ferme le centre de Saclay 12 jours par an, et accorde aux agents 12 autres jours de RTT. C'est donc le même nombre de jours que revendiquent les salariés des entreprises extérieures... et qu'ont obtenu ceux de deux des entreprises de nettoyage employées sur le site. Les autres revendications portent sur l'égalité salariale pour les nouveaux embauchés et sur la titularisation des emplois précaires. Du côté de SIN & STES (nettoyage), et de la restauration (Eurest, Score Services), le refus des directions a conduit les salariés à se mettre en grève.
Chez SIN & STES, la grève est entrée dans sa troisième semaine. Le patron bloque toute négociation et multiplie les provocations. Tout cela avec la complicité active du CEA qui donne des autorisations d'accès aux briseurs de grève, même au-delà des horaires collectifs de travail. Côté restauration, les syndicats CGT et CFDT du CEA, en soutien aux grévistes, ont appelé la semaine dernière au boycott des restaurants... ce que la direction du CEA-Saclay a tenté de briser en incitant les agents à déjeuner dans les restaurants en grève, à coup de messages diffusés sur tout le site et en jouant les grooms aux portes. Mais la grève a au moins permis aux salariés d'un des restaurants de voir leur patron faire la plonge en blouse blanche !
Plus personne ne peut croire que le CEA se contente de ses " obligations contractuelles " vis-à-vis des entreprises de sous-traitance ! A moins que les contrats stipulent que le CEA doit contribuer activement à briser les grèves ?
De plus, face aux grèves sur les centres de Saclay et de Fontenay-aux-Roses, le CEA fait tout pour entraver l'action syndicale des délégués des entreprises extérieures. Selon ces nouvelles règles, édictées par le CEA en pleine grève chez SIN & STES, les syndicalistes des entreprises de sous-traitance ne pourraient entrer sur un site du CEA et rencontrer les salariés que sur demande... de leur patron ! Encore une façon, sans doute, pour le CEA de ne pas intervenir dans les conflits sociaux !
A l'heure où nous écrivons, la grève du netttoyage est reconduite sur Saclay pour le 13e jour et à Fontenay-aux-Roses pour le 6e jour.