"Nouvelle économie" : C'estdubidon.com26/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1663.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

"Nouvelle économie" : C'estdubidon.com

L'entreprise de vente de vêtements de sport par Internet, Boo. com, vient d'être mise en faillite. Elle était présentée comme un des meilleurs espoirs de cette " Net économie " - cette économie sur Internet - dont on nous rebat les oreilles. Lancée en novembre 1999 dans 18 pays, essentiellement en Europe et en Amérique du Nord, on pouvait regarder les articles sur son ordinateur, et même en faire un essayage virtuel, puis les commander, et les recevoir chez soi, normalement, dans les cinq jours. Cent trente cinq millions de dollars (dans les 800 millions de francs) avaient été investis dans cette entreprise, y compris par des grosses pointures comme Bernard Arnault ou Benetton, ou par de grandes banques d'affaires. On avait monté en épingle le fait qu'en quelques mois, les effectifs de l'entreprise étaient passés de 12 à 350 personnes. Il n'a manqué que les acheteurs... Car même dans le monde snob et branché visé par Boo.com, dépenser 450 francs pour un tee-shirt a dû en décourager plus d'un.

Beaucoup de commentateurs trouvent, mais comme chaque fois après coup, que cet aboutissement est logique, et expliquent doctement que neuf entreprises Internet sur dix sont vouées à l'échec. Ce sont peut-être les mêmes qui expliquaient que la " Net économie ", la vente par Internet, est la solution miracle à la crise économique et qu'elle va ou a créé des milliers d'emplois.

Derrière ces discours qui relèvent de la méthode Coué, il y a une réalité moins brillante. Car, si le consommateur se met à acheter massivement à travers ce qui est finalement une nouvelle forme de vente par correspondance, les emplois créés d'un côté disparaissent de l'autre, du côté des grandes surfaces et des petites boutiques.

Cette " nouvelle économie " qui excite tant de journalistes en mal de sensationnel, démontre chaque jour, et à grande vitesse, qu'elle n'est rien d'autre qu'un écran délibérément brouillé, qui masque (mal) les vieux méfaits du capitalisme. C'est-à-dire l'exploitation des salariés (et au passage d'un certain nombre de gogos).

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