SNCM - Marseille : Marins et sédentaires en grève reconductible19/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1662.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM - Marseille : Marins et sédentaires en grève reconductible

Lundi et mardi 15 et 16 mai, marins et sédentaires étaient en grève reconductible à l'appel de la CGT et de la CFTC.

Ils s'opposent à la décision prise par l'Assemblée de Corse du 28 avril dernier qui aurait pour effet de privatiser une bonne partie des relations maritimes avec la Corse. Ils demandent au gouvernement le maintien d'un service public assurant la " continuité territoriale ". Ils ont été rejoints par les salariés de la CMN, entreprise privée qui assure le transport du fret en cargos mixtes (c'est-à-dire transportant les marchandises et quelques centaines seulement de voyageurs, le plus souvent les conducteurs des camions qui sont en cale), en liaison avec la SNCM et dans les mêmes conditions qu'elle. Ils bénéficiaient jusqu'à présent comme la SNCM de la subvention de l'Etat pour ramener le prix du passage payé par les voyageurs au prix qu'ils paieraient pour une distance équivalente en train.

Lundi, des grévistes sont partis de la Joliette avec des délégations du Port autonome, des dockers, de la réparation navale et les grévistes de Onet. Une manifestation de 400 personnes s'est rendue au conseil régional où Lionel Jospin, en visite dans la région, était attendu. Il y eut une échauffourée avec les CRS qui bloquaient le boulevard par où Jospin devait passer.

C'est finalement par un autre trajet que les manifestants ont rejoint les autres manifestants qui étaient déjà devant le conseil régional.

Une assemblée générale décidait mardi matin de reconduire la grève pour la journée. Un piquet de 100 à 200 personnes est resté devant l'entrée. Le repas, que les grévistes sont allés prendre en choeur sur le Liberté, l'a un peu dégarni, mais à 15 heures tout le monde était de retour.

Alors qu'elle était au courant de la grève depuis une semaine, la direction s'était bien gardée de prévenir les passagers pour l'Algérie, dont certains venaient de Paris et commençaient les formalités d'embarquement à 13 h 30 pour le départ du bateau prévu à 17 h 30. Hommes, femmes et enfants ont attendu avec leurs voitures devant le centre-auto en plein soleil. Rien n'avait été prévu pour eux par la direction. Mais son calcul n'a pas réussi à monter les passagers contre les grévistes. Les hommes sont venus réclamer en s'asseyant sur la chaussée, bloquant la circulation devant l'entrée de la SNCM. Les grévistes les ont applaudis et ont été applaudis en réponse. C'est le secrétaire de la CGT des marins qui a téléphoné pour que la direction assume ses responsabilités vis-à-vis des passagers. Celle-ci a finalement promis 250 F par adulte et 150 F par enfant, somme qui ne sera distribuée que mercredi, alors qu'il faut payer la nuit d'hôtel de mardi à mercredi. Elle leur a promis qu'ils pourraient embarquer mercredi après-midi sur un navire d'une compagnie algérienne.

Des grévistes ont discuté avec les passagers algériens. Ceux-ci comprenaient bien les grévistes. D'ailleurs certains passagers sont même venus à l'assemblée générale de 17 h 15 sur le Napoléon-Bonaparte.

Cette AG a reconduit la grève pour mercredi.

Les grévistes tiennent au maintien du service public, et donc des emplois à la SNCM, car des bruits ont couru que des centaines d'emplois seraient menacés. Ils sont conscients que la question du service public rejoint la préoccupation des travailleurs des autres secteurs de la fonction publique et qu'il sera nécessaire de mener la lutte avec eux.

Il y a un premier combat, celui de maintenir les emplois à la SNCM et à la CMN. Après tout, les enseignants et les travailleurs des impôts ont fait reculer le gouvernement.

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