Renault Nissan : Encore de nouvelles suppressions d'emplois19/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1662.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Renault Nissan : Encore de nouvelles suppressions d'emplois

Schweitzer, le PDG de Renault, a eu droit à une couverture médiatique généreuse lundi 15 mai. Pour annoncer quoi ? Tout simplement qu'il allait encore supprimer des emplois dans toute l'Europe. Les PDG, celui de Renault ne déroge pas, ne manquent pas de cynisme pour ainsi annoncer aux quelques gros actionnaires actuels de la société et aux quelques futurs espérés qu'ils vont engranger 1,5 milliard de bénéfices supplémentaires en même temps que l'on annonce que l'on va jeter des centaines de salariés à la rue. La presse, toute la presse était là, sans l'ombre d'une critique ou d'une interrogation, pour annoncer à des millions de salariés, chômeurs et futurs chômeurs, les déclarations révoltantes d'un PDG d'une multinationale à la française.

Car il s'agit du regroupement des réseaux de distribution européens de Renault et de Nissan. Cela va se traduire de façon directe et annoncée par la perte sèche de 500 emplois. En réalité il devrait y en avoir bien plus. Schweitzer a annoncé que les effectifs de Nissan seraient dans ce secteur diminués de 55 % et ceux de Renault augmenteraient de 8 % pour, selon ses dires, permettre des économies chiffrées à 1,5 milliard de francs.

Lorsque Schweitzer laisse entendre que pour les salariés de Renault tout devrait aller pour le mieux, c'est un mensonge. Le même Schweitzer, avant même le rachat de Nissan, avait mis en place la filialisation des succursales Renault et annoncé sa volonté de " rationaliser " tout ce secteur. Et qui dit rationalisation et réduction des coûts dit suppressions d'emplois. D'autant que, outre les salariés ayant le statut Renault, il y a tous ceux qui dépendent de l'activité de Renault, dans des filiales diverses, ou indirectement dans des sociétés que Renault contrôle. Il y a des centaines de concessions où travaillent des milliers de salariés. Renault annonce que, de trois cent cinquante partenaires, son réseau devrait se réduire à une centaine en 2002. Combien d'emplois supplémentaires sont-ils, de ce fait, en réalité menacés en France et dans toute l'Europe ? Sans doute des centaines, voire des milliers.

Depuis la prise de contrôle de Nissan, les patrons de Renault ne font qu'annoncer licenciements d'un côté et bénéfices en hausse de l'autre. Le 19 octobre c'était l'annonce de 21 000 suppressions d'emplois chez Nissan. Ce n'est pas pour autant que les suppressions d'emplois en France se sont arrêtées. Un protocole a été mis au point entre Renault-Peugeot et le gouvernement pour piloter la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, touchant les salariés les plus âgés. Et cela continue de plus belle ! Renault était l'an passé classé comme la plus grande entreprise du pays et dans le peloton de tête des plus profitables, gardant des dizaines de milliards sous le coude pour faire de bonnes affaires dès que l'occasion s'en présenterait.

Renault, avec son PDG Schweitzer, sont parmi les acteurs des dégâts de cette fameuse mondialisation dont on parle tant. Ils sont ici en France. Les travailleurs n'ont pas besoin de se rendre outre-Atlantique pour s'opposer à leurs méfaits.

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