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Dans le monde
Ile Maurice (dans notre courrier) : Misère et répression
" Très chers camarades militants de Lutte Ouvrière,
... Ici, à Maurice, la situation s'aggrave de jour en jour, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan économique. Les hommes au pouvoir ne font que suivre la politique dictée par le FMI et la Banque mondiale. Nos gouvernants sont en train d'agir en " faciliteurs " pour le secteur privé, pour les multinationales. En somme, ils mènent une politique ultra-libérale à outrance.
La privatisation se fait à une vitesse extraordinaire. On privatise les télécom, le CEB, organisme responsable de l'électricité, le CWA, organisme responsable de la distribution d'eau, l'aviation civile, le port, la poste, la santé, l'éducation, etc.
Actuellement, le ministre du Travail parle beaucoup du modèle "singapourien" qui aboutirait à l'abolition des négociations tripartites (gouvernement mauricien, patronat, syndicats). Le 18 décembre dernier, les partis au pouvoir, le Parti Travailliste en coalition avec le PMXD (Parti Mauricien Xavier Duval) ont fait voter au Parlement une loi qui, selon leur propre terme, est une loi " exceptionnelle ", la Public Security Act (PSA). Cette loi, importée presque textuellement de Grande-Bretagne, avait aidé le gouvernement anglais à réprimer l'IRA. Pour les hommes au pouvoir, le prétexte " terroriste " pour justifier cette loi n'est autre que la colère grandissante des opprimés et des déshérités de la société. Le pouvoir se durcit judiciairement et militairement. Sa loi servira à traquer les militants syndicaux et politiques.
Pour protester contre cette loi répressive, des centaines de personnes se sont mobilisées dans des manifestations de rue. Des lettres de protestation et des pétitions ont été adressées au Premier ministre du pays.
A Maurice, les émeutes deviennent chose courante depuis qu'un chanteur rasta (Kaya), très populaire, est mort dans une cellule policière en février 1999. Les gens défient les policiers lorsqu'il y a un accident, un manque d'eau ou d'autres problèmes sociaux. Ces révoltes légitimes manquent d'une direction politique et sont souvent récupérées d'une façon ethnique par la presse bourgeoise, ou pour des intérêts purement politiciens.
Les autres partis traditionnels ne proposent aucune solution, sauf de petites réformes, mais rien pour contester le système, rien contre le FMI et la Banque mondiale, rien contre l'OMC, en somme rien contre la misère. [...] "