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- Lutte ouvrière n°1662
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Dans les entreprises
Dassault (Argenteuil - 95) : Après le conflit, moral en hausse
Commencé le 24 février dernier, essentiellement pour réclamer 1 500 F d'augmentation pour tous mais aussi pour récupérer les jours de congés au titre des 35 heures, le mouvement lancé par la CGT, rapidement rejointe par la CFDT, a marqué une pause vendredi 12 mai.
Beaucoup parmi nous estiment qu'il n'est que suspendu : un climat qui témoigne donc que c'est avec un moral renforcé que la reprise s'est effectuée.
Le vote organisé par les deux syndicats témoigne d'ailleurs que la combativité ne s'est pas évaporée. Dans l'usine d'Argenteuil, bien que de nombreux salariés aient été en congé durant la semaine, 376 ont participé au vote, 175 se prononçant pour la poursuite du mouvement et 196 pour sa " suspension ". Sur l'ensemble des établissements, il y a eu 1622 votants, 771 pour continuer et 821 pour suspendre.
La direction générale avait écrit à plusieurs reprises qu'elle ne lâcherait plus rien. En début de semaine, elle lâchait pourtant en garantissant 100 F de plus pour tous, ainsi qu'un jour de congé supplémentaire. Le matin du vote, elle annonçait également le paiement de toutes les heures de grève d'avril et de mai.
Il s'agit donc, dans le cadre d'un mouvement certes long mais limité à des débrayages, d'une avancée, même si elle est loin d'être suffisante. Depuis le début, nous avons en effet obtenu 1 % d'augmentation pour tous auquel s'ajoute 150 F pour les salaires minimaux, avec un minimum garanti de 100 F pour tous. La direction financera également à hauteur de 100 F la cotisation mutualiste. Trois jours de congé supplémentaires ont également été obtenus.
Les jeunes embauchés - moins de cinq ans - ont un préfinancement sur les augmentations et promotions à venir, de 800 F pour la filière atelier et 500 F pour la filière magasin.
Ce sont des reculs que nous avons imposés. Car Dassault ne voulait rien lâcher du tout. Après onze semaines, beaucoup étaient prêts à continuer, la direction ne s'y est pas trompée en rajoutant le paiement des heures de grève à la dernière minute.
L'idée de remettre ça est présente dans bien des esprits. Le problème d'élargir à d'autres salariés pour avoir un rapport de forces contraignant le patronat à des reculs importants est également discuté.
Cet état d'esprit, la direction devra compter avec !