Au bout de trente jours de grève aux cafés et restaurants du Louvre, nous avons réussi à faire reculer notre patron, le Groupe Elior. Il a accepté les revendications minimum que nous avions fixées, à savoir 5% d'augmentation plus un talon de 2% d'augmentation lors des négociations salariales des deux prochaines années, et la moitié des jours de grève payés. Ce paiement des jours de grève était très important car beaucoup au bout d'un mois n'ont plus d'argent, mais aussi parce que c'est le patron qui a choisi de faire durer la grève si longtemps.

Ce qui a permis ce recul, c'est la solidarité des agents du Louvre qui se sont mis en grève le jeudi 4 mai et ont fermé le musée pour la journée, à l'appel de tous les syndicats de la fonction publique. Il faut dire qu'au Louvre, bas salaires et précarité touchenttoutes les catégories fonctionnaires ou sociétés exterieures et les grèves danc ces catégories se sont succédé ces dernières années.

"Aujourd'hui, c'est le jour de la grève qui restera gravé dans ma mémoire" résumait un collègue. Une collègue syndiquée ajoutait : "Ce qu'on a gagné aujourd'hui, c'est plus qu'une augmentation de salaire, c'est la preuve que la solidarité entre les travailleurs, ça marche et c'est notre arme. C'est l'ouverture vers une union avec les autres travailleurs et on sait que l'union fait la force. Et c'est une prise de conscience que tous les travailleurs, publics ou privés, nous en sommes au même point, sacrifiés pour les profits".