Jager Jeune, entreprise qui produit des blanchets d'imprimerie, emploie 63 salariés, dont 39 à l'usine d'Evreux et 24 au siège social à Paris.

Cette entreprise, qui est leader sur le marché français, exporte dans le monde entier.

En 1997 le directeur de l'époque s'était vanté auprès des salariés d'un chiffre d'affaires record de 10 millions de francs pour le seul mois d'octobre. Le dernier bilan financier portant sur 1999 fait apparaître un bénéfice net après impôt de près de 3 300 000 francs sur un chiffre d'affaires de 100 millions. Et voilà que fin mars on nous annonce neuf licenciements soi-disant économiques !

Le groupe Mac Dermid, qui a repris l'entreprise il y a deux ans, annonce un déficit prévisonnel de 10 millions de francs, soit la somme d'argent qui à certaines périodes rentrait dans les caisses en un seul mois.

D'autre part le bilan annuel pour 1999 fait apparaître des bizarreries. Par exemple les dépenses en " voyages et trajets ", hors fret, auraient été de près de 3 millions de francs ; un directeur âgé de 63 ans a été licencié avec 3 728 000 francs d'indemnités. Bref, ce bilan semble avoir été concocté à la hâte pour nous faire accepter une première charrette de licenciements. Et déjà il est question de 14 suppressions de postes supplémentaires, et même de la délocalisation du site d'Evreux puisque l'usine de pharmacie Glaxo Wellcome, qui est voisine de Jager, a déjà racheté les entreprises des alentours...

Mais nous sommes un certain nombre à ne pas vouloir nous laisser faire. Un référé a été déposé devant le tribunal d'instance de Paris sur la validité de la raison économique. Quel que soit le résultat, nous savons d'ores et déjà que ces licenciements ont pour seul objectif un plus grand profit pour les actionnaires.