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Dans les entreprises
EDF-GDF : Une grève pour les salaires
Mercredi 10 mai les cinq fédérations syndicales d'EDF-GDF ont appelé, pour la première fois depuis fort longtemps, à un mouvement de grève pour les salaires.
Comme dans bien des entreprises, cela fait bientôt vingt ans que les salaires des électriciens et des gaziers sont quasiment bloqués. Et on peut estimer la perte du pouvoir d'achat à 2 000 francs en moyenne.
Au fil des différentes " réformes ", des primes, qui dans certains cas doublaient le salaire de base, ont été diminuées, voire supprimées. Les promotions se sont réduites, par la baisse des effectifs, ou par réorganisation - à la baisse - de la qualification des emplois.
Enfin, avec la mise en place des 35 heures, il y a eu décision de " modération salariale ", ce qui s'est traduit par une limitation des augmentations générales à+ 0,6 % en janvier 1999, et depuis plus rien. En outre il y a eu baisse des avancements et des promotions, et pour clore le tout la prime d'intéressement annuelle a été réduite de près de 1 000 francs en moyenne sur 4 800 francs.
Pendant ce temps EDF-GDF affiche des résultats florissants avec 11 milliards de bénéfices (avant prélèvement par l'Etat) pour 1999. La baisse du pouvoir d'achat passe donc très mal parmi le personnel. Cependant c'est l'insuffisance des effectifs qui paraît généralement le problème le plus crucial. Et certains salariés se sont étonnés que cette question ne figure pas dans les revendications syndicales de la journée du 10 mai.
Ce que réclament les syndicats, c'est l'ouverture de négociations sur les salaires. Il y a un peu plus d'un an, la direction avait négocié en même temps deux accords : celui sur les 35 heures (signé par tous les syndicats au plan national) avec le principe de la "modération salariale ", et un accord salarial, limitant l'augmentation à 0,6 %. Cet accord-là n'a pas été signé par la CGT, très majoritaire, ni par FO.
L'accord salarial prévoyait aussi la reprise des négociations sur les salaires, un an après. Or plus d'un an a passé... et il n'y a toujours rien. Du coup les syndicats signataires de l'accord salarial estiment maintenant s'être fait " avoir ". Il faut cependant reconnaître qu'ils y ont mis du leur. Quant aux deux non-signataires, qui ont accepté le principe de la " modération " mais refusent son chiffrage, leur position est pour le moins ambiguë.
Les directions syndicales n'ont pas chiffré ce qu'elles revendiquent aujourd'hui. Sans doute n'auraient-elles pas réussi à se mettre d'accord sur un chiffre. Elles demandent simplement à la direction " d'ouvrir des négociations statutaires "... Ce qui est un objectif pas vraiment " emballant " pour les salariés.
La grève a été diversement suivie (pas énormément à Paris) mais elle a été l'occasion, pour une partie des salariés, de manifester leur mécontentement sur les salaires, et aussi sur tout le reste.