Voir : Hurricane Carter avec Denzel Washington05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Voir : Hurricane Carter avec Denzel Washington

Ce film raconte une histoire bien réelle : celle de Rubin Carter, ce boxeur noir américain qui passa vingt-deux ans de sa vie dans un pénitencier pour un meurtre qu'il n'avait pas commis.

La jeunesse de Rubin Carter ressemble à celle de bien des jeunes Noirs : la misère puis, très tôt, le face à face avec la police et la justice des Blancs. Celles-ci, pour Rubin, prennent le visage du chef de la police de sa ville, raciste au dernier degré, qui s'acharne sur lui tout au long de sa vie. Il réussit à faire envoyer Rubin, encore enfant, dans une maison de redressement. Des années plus tard, en 1967, il brisa à nouveau sa vie en le faisant condamner à l'aide de faux témoignages pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. A l'époque, Rubin était devenu " Hurricane Carter ". Il était presque champion du monde de boxe, et semblait échapper quelque peu au sort commun des Noirs. Mais la facilité avec laquelle il fut condamné se chargea de lui rappeler, comme à bien d'autres, que pour les racistes, un Noir même célèbre n'était rien.

Dans sa prison, Rubin ne baissa cependant pas les bras. Plusieurs campagnes pour sa libération échouèrent, même soutenues par des vedettes comme le chanteur Bob Dylan ou le boxeur Muhammad Ali. Mais derrière les barreaux, Rubin apprit à se servir d'une arme " plus efficace que les poings ", comme il le dit : la culture. Il écrivit le récit de ce qui lui était arrivé, et réussit à le faire publier. C'est ce livre qui attira vers lui un jeune Noir et ses trois professeurs canadiens. Eux réussirent à faire sortir Rubin de prison, ne se laissant détourner ni par les échecs précédents ni par les menaces de mort.

Ce film est de bout en bout extrêmement émouvant. Bien des passages sur la prison évoquent le sort de tous les Noirs condamnés par pur racisme. Et même si la libération finale du prisonnier par un juge peut laisser croire qu'au bout du compte la justice finit bien par triompher dans le cadre de ce système, comment ne pas penser qu'aujourd'hui Mumia Abu-Jamal a pris la place de Rubin derrière les barreaux ?

Les moments où Rubin parle de sa découverte, à travers les livres, d'autres combats semblables au sien rappellent l'itinéraire de nombreux militants noirs pour qui cette prise de conscience se fit, également, en prison. Et sa ténacité, son obstination à ne jamais s'avouer vaincu, est à sa manière un encouragement pour tous ceux que l'oppression révolte.

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