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Dans le monde
Tunisie : À bas la répression !
En Tunisie, le journaliste opposant Taoufik Ben Brik poursuivait, ce mardi 2 mai, sa grève de la faim commencée le 3 avril.
Malgré la restitution de son passeport, le rétablissement de sa ligne téléphonique et la suspension apparente du harcèlement policier contre lui, il se dit décidé à aller jusqu'au bout. Il revendique en particulier la reconnaissance de tous ses droits et la libération de son frère Jelal, arrêté mercredi 26 avril. Ce dernier s'est joint à sa grève de la faim, ainsi que cinq de ses autres frères et soeurs.
Dans le pays, le soutien à Ben Brik ne faiblit pas : manifestations, jeûnes de protestation, journée pour la liberté de la presse le 3 mai. Les avocats tunisiens ont fait quatre heures de grève, pour protester contre l'action de la police. Et la purge en cours parmi les hauts cadres de cette même police serait liée à des divergences sur la manière de traiter cette affaire Ben Brik.
Plus inquiétant encore pour le dictateur tunisien, le gouvernement français commence à prendre ses distances. Le ministre de la Coopération a regretté la " mauvaise image " du régime tunisien. Chirac a rappelé combien il était " attentif à la liberté de la presse ". Et Séguin lui-même, qu'on dit très lié à la dictature et qui était d'abord monté au créneau pour la défendre en disant qu'il fallait lui " laisser le temps de construire son propre modèle ", a dit qu'il était intervenu auprès des autorités tunisiennes.
Si les " protecteurs " impérialistes de Ben Ali, certains chefs de sa police, des organisations d'avocats et de journalistes interviennent en faveur de Taoufik Ben Brik, ce n'est pas seulement dû au courage qu'il a eu de résister au régime et revendiquer sa liberté de journaliste. C'est aussi la crainte que la contestation et la révolte contre la dictature se développent plus largement, non seulement dans l'intelligentsia et la jeunesse scolarisée, mais aussi dans les couches populaires qui supportent tout le poids des difficultés économiques.