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- Lutte ouvrière n°1660
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Dans les entreprises
La Poste Paris 14ème : Un recul de la direction
Jeudi 27 avril, plus de la moitié des facteurs du 14ème arrondissement de Paris ont fait grève une journée pour dénoncer la mise en place des 35 heures par la direction.
Celle-ci proposait plusieurs scénarios, mais ils se terminaient tous par 10 suppressions d'emplois sur 350. De plus elle ne proposait que 6 jours par an de repos liés aux 35 heures (et seulement pour les facteurs piétons), alors que nous les chiffrons tous à 14 par an et que plusieurs membres de la direction récupèrent, eux, 1 jour de repos toutes les deux semaines.
Elle supprime la tournée d'après-midi effectuée par la brigade mixte (40 facteurs) en horaire de jour, ne maintenant que la distribution de la presse, essentiellement Le Monde , par 15 facteurs.
Suppressions d'emplois, changements d'horaire d'office pour une grande partie des facteurs en horaire mixte, peu de jours de repos, c'était trop !
La grève a été préparée par de nombreuses prises de parole et appelée par tous les syndicats. La veille, de nombreux facteurs ont placardé dans les immeubles du 14ème des centaines d'affiches expliquant les raisons de la grève... et les répercussions de cette réorganisation sur la distribution du courrier.
Inquiétée par les grèves de Toulouse et de Nice, dont les médias ont beaucoup parlé, la direction générale a sans doute donné des consignes de modération aux directions locales : dans les négociations qui se sont tenues le jour de la grève, de nouvelles propositions ont été faites :
- 0 suppression d'emplois,
- extension à tous des 6 jours de repos (facteurs piétons, CEDEX, Messagerie, Cabines...),
- maintien de 20 emplois (au lieu de 15) pour les collègues en horaire mixte.
Ces premiers reculs sont bien sûr un succès pour nous. D'autant plus que, dans tous les bureaux de Paris déjà passés aux 35 heures depuis 6 mois, cela s'était traduit partout par des dizaines d'emplois supprimés, les facteurs étant aussi obligés de se payer eux-mêmes les 35 heures en travaillant à 3 au lieu de 4 le lundi, jour de repos du 4ème facteur.
Ces premiers reculs peuvent être suivis d'autres si la mobilisation continue. Même si, pour faire reculer vraiment la direction, à Paris 14 comme partout ailleurs à La Poste, c'est un vrai mouvement unifié de tous les postiers qu'il faudrait : depuis six mois, plus de 1 000 préavis de grève locaux ont été déposés, mais les directions syndicales n'ont jamais essayé d'organiser un mouvement fort, national. Et les grèves, bureau par bureau, ne peuvent amener au mieux que des reculs partiels de la direction. Les milliers de postiers en grève depuis six mois, les uns après les autres, prouvent pourtant que la combativité existe et qu'un tel mouvement unifié, bien préparé, était sans aucun doute possible... et prouvent surtout qu'il est encore possible de l'organiser.