La méthode de Lang : Les paroles... mais pas les emplois nécessaires05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La méthode de Lang : Les paroles... mais pas les emplois nécessaires

Relayé par des médias complaisants, le nouveau ministre de l'Education, Jack Lang, continue sa campagne de séduction vis-à-vis de syndicats plutôt compréhensifs.

En les réunissant à propos des lycées généraux, il vient d'accorder de modestes concessions au SNES, le syndicat du secondaire le plus important. Le baccalauréat n'est plus remis en question, du moins pour l'instant. En langues vivantes mais aussi pour d'autres matières, les horaires d'enseignement réduits par Allègre seraient partiellement rétablis.

Et si les travaux interdisciplinaires sont maintenus, leur application ne commencera qu'au premier janvier 2001 en classes de première, tout comme celle des " travaux croisés " des classes de collège semble reportée à la rentrée 2001, au mieux.

Le gouvernement fait donc des effets d'annonce, sans qu'aucun moyen ne suive. Comme d'habitude, le ministère compte sur la générosité, le dévouement et l'ingéniosité des enseignants. Mais c'est insuffisant pour mettre en place ces travaux interdisciplinaires. Il en va de même pour le suivi individualisé des élèves.

Du côté des moyens en nombre de postes, il n'y a presque rien : quelques centaines de nouveaux postes précaires pour l'enseignement professionnel, quelques postes de plus aux concours pour le secondaire et une pincée de surveillants.

Les rétablissements partiels d'horaires nécessiteraient pourtant de nouveaux postes. Pour y faire face, le ministère prévoit encore plus d'heures supplémentaires et la suppression des dédoublements de classe, qui se traduira dans les quartiers difficiles par une dégradation des conditions d'enseignement. Et, ensuite, on nous parlera d'aide individuelle, de suivi d'élève, de soutien scolaire... On connaît la chanson !

Pour faire du vent et trouver de nouveaux gadgets, les ministres s'y connaissent. Lang est expert en ce domaine. Sa dernière trouvaille : une " agence de l'innovation ", chargée d'encourager les pratiques pédagogiques nouvelles !

En fait, les besoins réels sont connus. De la maternelle à l'université, il manque plus de 100 000 postes à l'Education nationale. Il faut donc embaucher et titulariser tous ceux qui y travaillent actuellement avec des statuts précaires.

C'est dire que les mesures annoncées sont à des années-lumière de ce qui est nécessaire.

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