Italie : Mains jointes ou poings dressés05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Mains jointes ou poings dressés

Le 1er mai, décidé à voler la vedette aux organisations syndicales et à la gauche pour réussir le " Jubilé des travailleurs ", le pape a appelé à un grand rassemblement, dans la banlieue de Rome. Une grand messe était bien sûr au programme, matin et soir, ainsi qu'un concert rock dans l'après-midi, tout comme cela se fait habituellement d'ailleurs à l'issue des meetings populaires organisés par les directions syndicales. Le pape tenait, paraît-il, à faire non seulement dans le sacré mais aussi dans le profane.

L'initiative papale aurait pu ne trouver que l'écho habituel parmi les grenouilles de bénitier et le public de droite, saisissant l'occasion de faire là une démonstration politique de son importance. Mais il a fallu que les centrales syndicales représentatives renoncent à leur propre défilé, se rallient, apportent leur caution sans réserve et contribuent, elles aussi, à faire de cette manifestation un succès. Sergio Cofferati, le leader de la CGIL, équivalent en quelque sorte de la CGT ici, a même justifié son ralliement et sa participation au rassemblement du pape en déclarant qu'il s'agissait-là d'un " acte de respect dû au pape ".

Pendant que se tenait ainsi le jubilé, en présence des autorités ecclésiastiques et syndicales, avec la bénédiction du nouveau président du Conseil italien, Giuliano Amato, une autre manifestation se déroulait dans les rues de Rome, à l'initiative de syndicalistes en désaccord avec les confédérations. Elle rassemblait plusieurs dizaines de milliers de personnes. Heureusement. Malgré l'Eglise, qui prétend réconcilier patrons et salariés, malgré les directions syndicales prêtes à tout accepter pour ne pas se couper de l'opinion catholique, il reste bien des militants et bien des travailleurs pour refuser de s'aligner derrière les punaises de sacristie.

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