Hôpital Michallon Grenoble : En arrière toute !05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Michallon Grenoble : En arrière toute !

Au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, l'inquiétude et le mécontentement du personnel se manifestent régulièrement face aux coups de la direction.

Le personnel des Urgences, en grève depuis un mois, réclame toujours quinze agents en plus. Pour le moment, il n'a été obtenu que quelques remplacements d'infirmières pour permettre de prendre les récupérations et les heures supplémentaires de l'année dernière. Mais personne pour les agents de service hospitaliers, les aides soignants ou les brancardiers.

Par ailleurs, l'équipe du Centre médical et social de la femme (CMSF) fait un jour de grève chaque semaine contre l'éclatement de cette structure en trois lieux. Ce centre accueille les femmes qui souhaitent une IVG. Il fonctionne très bien et il est réputé pour la qualité de la prise en charge psychologique et médicale des patientes.Invoquant des raisons de rentabilité, la direction veut rassembler l'activité chirurgicale du CMSF (blocs et lits d'hospitalisation) avec la gynécologie, dont le taux d'occupation, par contre, est relativement bas. La direction prétexte également que le CMSF ne serait pas aux normes de sécurité anesthésique. Et au lieu de rajouter le personnel qualifié nécessaire, elle contourne le problème. Le personnel est inquiet pour les femmes qui auront à effectuer tout un parcours du combattant pour obtenir une IVG. Un peu comme il y a 25 ans !

Du côté de la gériatrie aussi, rien ne va plus. Le pavillon Elisée-Chatin, qui accueille 120 personnes âgées en médecine de moyen séjour n'aura plus, début mai, que deux médecins, et encore le deuxième à temps partiel. Or, pour fonctionner, il en faudrait huit. Alors, depuis une semaine, le chef de service fait vider peu à peu le pavillon. Il renvoie des malades chez eux, et certains dans d'autres structures. Face à cette situation, le personnel de ce service a manifesté, jeudi 26 avril, en bloquant pendant une heure la ligne de tramway qui passe devant l'hôpital, pour exiger des mesures immédiates. Mais pour la direction il n'y a pas d'urgence ! Elle lance deux candidatures d'assistants généralistes, qu'elle n'est pas du tout sûre de trouver, et par ailleurs elle envisage de recruter deux médecins faisant fonction d'interne, ce qui lui permettra de les sous-payer. La direction pense avoir trouvé deux candidats, mais bien loin : l'un au Sénégal, l'autre en Tunisie. Et le personnel, quant à lui, se demande quand ils vont arriver, et combien de temps ils vont pouvoir rester. La direction promet aussi que le personnel ne sera pas dispersé dans les autres services et que début juin tout sera rentré dans l'ordre. De telles promesses ne rassurent en rien le personnel de ce pavillon, d'autant que certains savent déjà qu'ils seront envoyés dans d'autres services. Voilà à quelle situation scandaleuse mène la politique de la direction et, au-delà d'elle, celle du gouvernement.

Partager