Banque de France Clermont-Ferrand : Contre les sanctions arbitraires, deuxième semaine de grève05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Banque de France Clermont-Ferrand : Contre les sanctions arbitraires, deuxième semaine de grève

Les ouvriers de l'imprimerie ont encore voté la poursuite de leur grève mardi 2 mai. Toute la production de billets est paralysée. Les grévistes exigent la levée immédiate de sanctions arbitraires qui ont provoqué une forte colère.

Depuis octobre 1998, un nouveau directeur technique est chargé d'appliquer un plan de redressement, c'est-à-dire de supprimer entre 600 et 800 emplois, surtout à Chamalières et à la papeterie de Vic-le-Comte.

Cela se traduit par des changements d'horaires et d'équipes, des incitations à la démission par des pressions multiples notamment dans les services où se trouve une majorité de femmes chargées de " la révision " ou contrôle des billets. Le travail de nuit est imposé de plus en plus à des personnes qui n'en avait jamais fait et qui ont autour de 45 ans. Pour les récalcitrants, les pressions ne manquent pas non plus, comme des lettres recommandées à domicile.

Le but de toutes ces manoeuvres est de faire baisser le prix de revient des billets pour obtenir le maximum de commandes. Celles-ci étant attribuées par la Banque Centrale Européenne dont le siège est à Francfort, en fonction de la population de chaque pays. Et pour augmenter encore la pression sur le personnel, la direction excerce un chantage permanent à la concurrence avec le privé. Des usines en Europe ou en Malaisie peuvent offrir un coût moins élevé, évidemment avec moins de personnel et des salaires plus bas.

Ces pressions et manoeuvres n'intimident pas toute une partie du personnel qui a multiplié les réactions de protestation. Depuis des mois, les journées de grève et de manifestations se sont succédé. Même si certains craignent de perdre leur emploi, en particulier les travailleuses chargées du contrôle des billets.

L'autre semaine, le directeur technique a voulu marquer encore plus le coup en infligeant des sanctions disciplinaires à partir d'un motif futile : il a vu quatre ouvriers dans leur vestiaire et il a estimé qu'il y avait faute professionnelle parce qu'ils n'étaient pas à leur poste.Tout l'atelier s'est aussitôt mis en grève.La direction a reculé partiellement en maintenant la sanction à l'encontre de deux d'entre eux, comme par hasard deux militants syndicalistes CGT. Ils ont eu un avertissement avec lettre de blâme et blocage de l'avancement.

La manoeuvre est si grosse que la solidarité morale et financière s'est étendue à l'ensemble de l'établissement de Chamalières. Dans l'atelier concerné, chaque jour les grévistes se réunissent et votent à main levée la grève à 90%. Ils sont décidés à continuer pour exiger que la direction annule toute sanction.

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