En dépit du fait qu'elle déclarait et écrivait depuis plusieurs semaines qu'elle ne céderait rien de plus face aux travailleurs en lutte, la direction générale Dassault recule au moins sur ce principe affiché. Le mardi 25 avril, selon les syndicat CGT et CFDT, la direction, au cours de "discussions officieuses" aurait cédé de nouveau 150 francs d'augmentation pour tous auxquels s'ajouteraient 100 francs pris sur la prévoyance. Elle rajouterait également de deux à quatre jours de congés supplémentaires dans le cadre de la réduction du temps de travail.

Elle reculerait donc sur le principe de ne rien lâcher, et bien que cela lui coûte, ça ne lui revient pas cher, car on est loin du compte sur les 1500 francs revendiqués par tous.

En fait, de l'argent, il y en a beaucoup pour... Dassault. Le 26 avril, l'assemblée générale des actionnaires était convoquée pour entériner le partage du gâteau : 164 millions de francs, 450 000 francs par jour, pour l'actionnaire principal, Serge Dassault.

Les dividendes versés aux actionnaires ont ainsi été multipliés par quatre en dix ans. Il n'y a donc aucun mystère dans le fait que, selon Le Figaro, la famille Dassault ait triplé la valeur de son patrimoine en quinze ans. Pendant cette période, le nombre de salariés de Dassault-Aviation s'est réduit de 17 000 à 8 800, et notre pouvoir d'achat a diminué de 26%.

Alors, neuf semaines après le début du conflit, nous sommes encore fortement mobilisés, à Argenteuil comme sur les autres sites de production, pour faire payer Dassault. L'assemblée des actionnaires du 26 avril, prévue au Rond-point des Champs-Elysées, devait être l'objectif d'une nouvelle manifestation organisée par les deux syndicats, CGT et CFDT.

Nul doute que nous y serons nombreux pour exiger ce que Dassault nous doit.