Restaurants du musée du Louvre en grève14/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1657.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Restaurants du musée du Louvre en grève

Dans les restaurants du Musée du Louvre, nous sommes 170 travailleurs du groupe Elior, répartis en huit unités. Et nous sommes nombreux en grève depuis le mercredi 5 avril pour les salaires, avec notre section CGT, paralysant plusieurs unités. Nous gagnons 5 800 F net minimum, pour ceux qui travaillent en fixe, et 6 200 F minimum pour ceux qui sont au pourcentage. Nous demandons 20 % d'augmentation, pour arriver à 7 000 F net minimum.

Notre patron, le groupe Elior, spécialiste de la restauration dans les collectivités, est en pleine expansion. Il est entré en Bourse en mars dernier et fait, à cette occasion, beaucoup de pub à la télé et à la radio. Alors qu'en même temps, pour nous, c'est les salaires au rabais, les emplois précaires et les horaires variables.

Le salaire au pourcentage pousse à travailler toujours plus : moins on est nombreux et plus il y a de clients à servir, et plus on gagne ! Le stress, les tensions, les pauses qui sautent, c'est le quotidien. Les chefs d'unité à la botte du patron nous mettent la pression, les yeux fixés sur leurs 5 % d'" objectifs personnels " et leurs 15 % d'" éléments variables ". Combien on va leur rapporter aujourd'hui, voilà tout ce qui les intéresse. Une collègue est même actuellement en Prud'hommes pour harcèlement moral.

On travaille tous les week-ends, sauf un dimanche sur huit, avec des horaires impossibles. Quand cela menace de craquer, la direction prend quelques intérimaires, qu'elle fiche dehors deux ou trois mois après.

Quand on a argumenté que nos salaires étaient insuffisants pour vivre, pour se loger et se déplacer, le DRH a répondu : " Nous ne sommes pas responsables de vos loyers et de vos cartes oranges. " Eh bien qu'il sache que les grévistes sont motivés et tous unis pour continuer. Il n'y a pas de mystère : ici, c'est toujours par la lutte qu'on a obtenu quelque chose.

(un lecteur, Lundi 10 avril)

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