Les travailleurs d'Alstom à Bruxelles : Contre les licenciements la lutte continue14/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1657.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les travailleurs d'Alstom à Bruxelles : Contre les licenciements la lutte continue

Le 10 avril, près de 2 000 travailleurs d'ABB Alstom et d'Alstom sont venus manifester à Bruxelles où siège le groupe ABB Alstom (Energie), pour protester et exiger l'arrêt du plan de 10 000 suppressions d'emplois annoncées dans l'ensemble du groupe au niveau mondial dont 5 000 en Europe et 1 500 en France.

Les manifestants étaient venus de différents pays : Allemagne, Italie, Belgique et France et des délégations venues d'autres pays étaient aussi présentes.

Une fois que tout le monde fut arrivé et rassemblé, le cortège a démarré en début d'après-midi. Après un début de parcours dans des rues de faubourgs excentrés, en travaux et déserts, dès que nous avons débouché sur une avenue proche du centre-ville et relativement animée, le moral est revenu.

Pour la partie francophone du cortège " Cho, cho, cho, chômage ras-le-bol " et " Darmon, Bilger, le peuple aura ta peau " étaient parmi les slogans les plus entendus. Ce dernier slogan étant principalement repris par les travailleurs de Lys-les-Lannois dont l'établissement est menacé de fermeture. A près de 200, ils donnaient une fin de cortège dynamique.

Les plus nombreux étaient nos camarades de Belfort, venus à plus de 500. Allemands et Italiens étaient présents. Les travailleurs d'Alstom Belgium qui, les jours précédant la manifestation ont fait grève contre les restructurations annoncées, étaient, eux aussi, assez nombreux.

Au bout de deux heures de manifestation, nous sommes arrivés face au ministère du Travail. Sous prétexte que le siège d'ABB Alstom Power est dans la partie de Bruxelles interdite aux manifestations, le cortège s'arrêtait là. Le mécontentement de ne pouvoir se faire entendre sous les fenêtres du PDG, était, à juste titre, perceptible chez beaucoup d'entre nous.

Cela étant, pour ce qui est des travailleurs de la région parisienne venus à près de 200 de La Courneuve avec des délégations de Saint-Ouen et Massy, c'était la satisfaction d'avoir montré que la mobilisation ne s'arrête pas. Car nous savons bien que la direction du groupe n'a pas mis ses plans de restructuration au placard.

Il y a quelques mois naissait le groupe ABB Alstom Power de la fusion du groupe suisse ABB avec Alstom dans le secteur Energie. Aujourd'hui, Alstom vient de racheter la part d'ABB pour 8 milliards de francs. Alstom devient donc seul maître à bord. Une concentration de plus. Bilger, le PDG, s'est empressé de confirmer le plan de restructuration et son cortège de suppressions d'emplois.

Alstom fait des milliards de bénéfices et le rachat d'ABB prouve qu'il y a de l'argent à gogo. De plus, ce groupe a bâti son empire industriel sur les commandes d'Etat, le gouvernement a donc des responsabilités dans l'affaire.

A plusieurs reprises différents ministères et même Matignon ont été interpellés pour exiger de Jospin qu'il interdise les suppressions d'emplois à Alstom. Mais nous sommes conscients que la lutte ne fait que commencer, qu'il faudra d'autres manifestations plus massives et déterminées, la grève s'il le faut, si nous voulons faire céder les patrons d'Alstom et le gouvernement.

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