La Poste : Des bénéfices en forte hausse sur le dos des postiers et des usagers14/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1657.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : Des bénéfices en forte hausse sur le dos des postiers et des usagers

Le président de La Poste, Bourmaud, vient de présenter ses résultats financiers : un chiffre d'affaires de plus de 100 milliards de francs en hausse de 7,6% (le salaire des postiers a lui continué à stagner) ; un résultat net déclaré de 1,86 milliard de francs pour1999 (contre 337 millions en 1998, soit 500% de hausse). Mais le vrai bénéfice est bien supérieur puisque le résultat d'exploitation est de 3,9 milliards et que La Poste a continué à investir plusieurs milliards de francs dans le rachat de sociétés privées de transports logistique en France et surtout en Allemagne... pour devenir le deuxième opérateur européen dans le transport des colis.

Cette hausse du chiffre d'affaires et des bénéfices n'est pas une découverte pour les postiers : chaque jour, dans tous les services, les agents du Tri, les guichetiers, les employés des CCP, les facteurs... voient les conditions de travail se détériorer. Les dossiers s'accumulent, le courrier s'entasse par manque de personnel, le manque de matériel pour travailler est insupportable.

La mise en place des 35 heures se fait bureau par bureau sans embauches et avec une remise en cause des horaires et des petits avantages acquis au fil des luttes : d'où des grèves nombreuses, incessantes depuis plus d'un an, comme à Nice et à Toulouse où la direction veut imposer aux facteurs de travailler 6 jours par semaine.

Mais pour l'instant, en restant isolées, une ville après l'autre, un bureau après l'autre, elles n'ont permis que de diminuer les attaques, mais n'ont pas obligé la direction à retirer ses projets.

Il faut dire que les fédérations syndicales signataires du projet (FO, CFDT... ) ont aidé la direction. Et les fédérations non signataires (CGT et SUD) n'ont à aucun moment essayé de proposer un mouvement d'ensemble, national, de tous les postiers, en le préparant à l'avance et en s'appuyant sur les secteurs déjà en lutte ; elles ont accepté le piège des négociations locales.

Pour les usagers (les " clients " comme dit la direction), cela ne s'arrange pas : des boîtes à lettres sont sans courrier, non pas à cause des grèves mais parce que le facteur malade ou en vacances n'a pas de remplaçant. Le relevage du courrier est de plus en plus rare dans les boîtes jaunes au coin de la rue (souvent une seule fois par jour), de plus en plus tôt dans l'après-midi (16 h)... et les lettres postées après 16 h ne seront ramasssées que le lendemain et ont déjà un jour de retard avant de partir ! Sauf pour les entreprises où La Poste développe un service payant de relevage du courrier directement à l'entreprise.

Alors, la lutte pour le maintien des emplois partout, la création d'emplois avec la réduction du temps de travail, est toujours à l'ordre du jour de tous les postiers. Et puisque, pour s'en vanter, le président avoue une partie des bénéfices, raison de plus pour l'obliger à nous rendre, postiers et usagers, ce qu'ils nous ont volé.

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