Bourgoin, le nouveau riche de la volaille : Le groupe Bourgoin abat les emplois14/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1657.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Bourgoin, le nouveau riche de la volaille : Le groupe Bourgoin abat les emplois

Gérard Bourgoin vient de démissionner de la présidence du CNI (Centre National des Indépendants) pour se consacrer, dit-il, de nouveau à son groupe après le dépôt de bilan de sa principale filiale, la BSAD. Le groupe dont il était resté président était dirigé par sa fille Corinne.

Homme de droite, chiraquien affiché, mais régulièrement reçu par Mitterrand dans les années 80, ce patron " fort en gueule " a bâti son empire avicole en rachetant, avec le soutien financier du Crédit Lyonnais, les entreprises du secteur en difficulté.C'est en quelque sorte le " Bernard Tapie " du poulet !

Le groupe Bourgoin exploite aujourd'hui 5 200 salariés, dont plusieurs milliers en Bretagne, et réalise un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards de francs. Si le rachat d'entreprises en difficulté lui a permis de s'enrichir rapidement, la perception de primes communautaires à l'exportation des volailles (les restitutions), mais aussi de nombreuses subventions publiques y ont également largement contribué.

En Bretagne, toutes les collectivités publiques ont mis la main au portefeuille chaque fois que Bourgoin apparaissait. Il a même été jusqu'à se faire financer pour les 9 / 10e l'allongement de la piste du modeste aérodrome de Guiscriff, dans le Morbihan, pour qu'il puisse poser son jet privé à deux pas de son usine de découpe de volaille " La Chaillotine " située sur cette commune. Cette extension de la piste, estimée à quelque 20 millions de francs n'aura coûté que 1,5 million au groupe Bourgoin, le reste ayant été à la charge de l'État, la Région, les départements du Morbihan et du Finistère, ainsi que des communes avoisinantes !

Mais ce financement scandaleux n'est que l'illustration de la façon dont les politiciens locaux ont toujours déroulé le tapis rouge devant ce patron qui ferme aujourd'hui plusieurs usines et menace des centaines d'emplois.

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