Aéroports de Paris : De l'application des 35h à la grève sur les salaires14/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1657.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroports de Paris : De l'application des 35h à la grève sur les salaires

L'annualisation des horaires dans le cadre des 35 heures est entrée en application au 1er mars pour l'ensemble des salariés d'ADP, société gestionnaire des aéroports de Paris. Mais c'est en voyant leur feuille de paie de mars que bien des travailleurs en horaires décalés (c'est-à-dire ceux dont le travail s'effectue 7 jours sur 7 et pour certains 24 heures sur 24) ont réalisé ce que cet " accord " signifiait réellement. Du coup, depuis le dimanche 9 avril, l'ensemble des décalés est en grève, soit environ la moitié des salariés ADP d'Orly et deux tiers de Roissy.

Jusqu'à présent, une bonne partie de notre paie était en effet constituée par des primes dues aux week-ends, vacations de nuit, etc. Tout cela disparaissait avec l'annualisation des horaires. À la place, la direction s'était engagée à verser à tous une prime dite " différentielle " destinée à maintenir l'intégralité du salaire. À ceci près que toute augmentation de salaire à venir (ancienneté, avancement ou autre) serait déduite de cette prime jusqu'à son épuisement. En d'autres termes, cela signifie un blocage de nos salaires pour dix ans peut-être pour certains !

Mais cela ne suffisait pas. Il a fallu en plus que, pour calculer le salaire de référence de chacun, ADP se contente de prendre la moyenne annuelle des primes qu'il avait touchées en 1998. Résultat, tout le monde se retrouve avec un salaire différent au sein d'un même groupe de travail. Il suffit par exemple d'avoir été malade plusieurs semaines en 1998 pour se retrouver perdant. En revanche le salaire touché n'a plus rien à voir avec le travail réellement effectué.

Du coup la direction n'a réussi qu'à faire l'unanimité contre l'accord sur les 35 heures (que trois syndicats sur six avaient signé) y compris parmi les indécis. Nous ne voulons pas de cette " annualisation " des salaires et par conséquent pas de celle des heures de travail non plus. La direction a beau s'excuser maintenant, en prétextant une " erreur " informatique et en promettant de revoir le problème pour chacun, nous sommes bien décidés à lui faire ravaler son annualisation sauce Aubry.

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