La grève des cheminots contre le Plan Juppé sur les retraites, au cours de l'hiver 1995, sert de décor à ce film. Tous ceux qui iraient le voir dans l'espoir de comprendre la grève et les grévistes, de vivre un peu de ce moment de lutte qui fit reculer le gouvernement de l'époque, seraient déçus tant il est vrai que ce n'est pas de cela qu'il s'agit.

Nadia, personnage central du film, est une jeune femme sans travail, marginalisée, d'une agressivité jamais prise en défaut, partie à la recherche du père de son petit garçon, père qu'elle a reconnu à la télévision parmi des cheminots grévistes. Le bébé est ainsi entraîné dans une balade de nuit mouvementée, allant de piquets de grève en dépôts désertés, en passant par une panne sèche au milieu des champs de la banlieue parisienne, le tout par un froid de canard, bien entendu... Les grévistes rencontrés, à la fois décontenancés et attendris par la jeune femme et son bébé, se prêtent à la recherche, ponctuée de grandes réflexions sur la vie et ses déboires.

L'ensemble ne compose pas un film dont les personnages et les situations seraient crédibles, même pas un petit témoignage sur la grève à travers une péripétie individuelle. Mais tout juste une chronique maladroite et sans intérêt de l'errance d'une femme paumée et finalement assez peu sympathique.