USA : Des lois antitrusts aux USA qui servent de paravent à la lutte entre les trusts07/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1656.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

USA : Des lois antitrusts aux USA qui servent de paravent à la lutte entre les trusts

La première loi antitrusts américaine, celle de Sherman, n'est pas récente puisqu'elle date de plus de cent ans, de 1890. Elle avait été mise en place en réaction aux craintes que faisaient naître le développement de très grandes entreprises et la concentration d'un énorme pouvoir économique entre les mains d'une petite poignée de capitalistes. Elle a été suivie de différentes lois, Clayton en 1914, Robinson-Patman en 1936.

Mais comme la concentration est inhérente au capitalisme, ces lois prétendument anti- trusts n'ont jamais entravé la concentration du capital. Par exemple, la mise en place de la loi Sherman a accompagné le premier grand mouvement de concentration industrielle qui a culminé dans les années 1898-1902 par l'apparition de grands trusts du tabac, de l'embouteillage, du caoutchouc, de l'acier, etc. La loi Clayton, celui de 1914, et ainsi de suite.

A certains moments, le recours aux lois antitrusts a pu être utilisé dans la guerre que se livraient les trusts entre eux et aboutir à la transformation d'un monopole sur le marché par ce que l'on appelle un oligopole, c'est-à-dire quelques entreprises géantes se partageant le même marché. Mais rien n'empêchait en pratique ces oligopoles de s'entendre sur les prix.

Mais parfois, ce démantèlement était purement fictif comme l'a montré le démentèlement de la Standard Oil de Rockefeller décrété en 1911 et qui a conduit à l'apparition d'une série de grandes entreprises qui, finalement, restaient toutes entre les mains de la famille Rockefeller.

Microsoft s'est développé dans un certain nombre de secteurs économiques actuellement très profitables : l'informatique, le câble, le téléphone mobile, internet en multipliant les prises de participation et autres accords. Face à cette mainmise d'autres entreprises américaines réclament leur part du gâteau, AOL, Time-Warner...

L'Etat américain agit, comme tous les Etats, pour éventuellement aider les uns et les autres à obtenir une part du marché. La loi antitrusts peut être l'instrument aux mains de l'Etat pour agir en ce sens. Mais même si l'empire de Bill Gates devait un jour être éclaté à la façon de la Standard Oil, y perdrait-il seulement quelque chose ou se retrouverait-il en meilleure situation pour exploiter différents segments du marché ? En tout cas, le sabre de bois de cette prétendue loi antitrusts n'empêchera pas les trusts de dominer l'économie, et continuer à y faire régner leur loi.

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