Le gouvernement vient de rendre public dans le Journal Officiel le texte qui précise le montant des allégements de charges pour les entreprises qui ont signé ou appliqué un accord de passage aux 35 heures. Le cadeau, comme annoncé, est énorme, spécialement sur les charges que les patrons payent sur les bas salaires. En embauchant un smicard, l'allégement sera de 21 500 F par an, soit à peu près 1 800 F par mois, la moitié des charges ! L'allégement diminue progressivement au fur et à mesure que le salaire monte. Pour un salarié payé 8 500 F brut, le patron sera encore allégé de 13 600 F par an (à peu près 1 100 F par mois). Il sera allégé de 4 000 F par an pour tous les salariés qui touchent 11 900 F brut par mois et plus. Et ces allégements sont permanents !

Cela n'empêche pas les patrons de se plaindre qu'en France les charges sont trop lourdes. De toute façon ils se plaignent (car ils savent faire de la politique, mine de rien), malgré les très nombreux cadeaux concédés par le passé par l'Etat (loi de Robien, allègement pour les temps partiels,...).

Avec cette loi prétendument sur les 35 heures, les salariés ont, au mieux, le sentiment qu'ils ne gagnent pas grand-chose. Mais le plus souvent, ils se font carrément escroquer. Contre quelques heures de liberté en plus (et encore, quand on fait les calculs, pas toujours), ils doivent accepter la flexibilité, c'est-à-dire le travail du samedi, des semaines de 50 heures, les heures supplémentaires non payées... Mais côté patronal il n'y a pas photo : les avantages sont considérables. Le cadeau est évalué à plus de 100 milliards de francs par an à partir de l'an prochain !

Le gouvernement joue au généreux en rallongeant un peu le budget des hôpitaux ou en promettant un milliard de francs aux enseignants après plusieurs semaines de mouvements de colère. Mais le patronat va toucher plus de cent fois plus, sans même lever le petit doigt. Et en plus, il rouspète !