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- Lutte ouvrière n°1654
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Dans les entreprises
Aventis (Vitry - 94) : 9 jours de grève
Pendant neuf jours, aucun produit n'est sorti de l'usine Aventis (ex-Rhône-Poulenc) de Vitry, en banlieue parisienne.
Les ouvriers et techniciens de fabrication, ainsi que ceux de services annexes étaient en grève pour 500 F d'augmentation mensuelle, l'embauche de tous les travailleurs en contrat précaire, ainsi que pour une réduction du temps de travail identique pour tous (14 jours), avec une augmentation minimum des effectifs de 42 personnes, correspondant à la réduction du temps de travail à 35 heures.
Depuis des années, les salaires restent à la traîne, alors que nos patrons se vantent de leurs profits. De plus, ils ne cessent d'arroser les cadres supérieurs à coups de " bonus ", de primes exceptionnelles et de stock-options. Le directeur de l'usine a osé justifier cette injustice en affirmant que si on ne chouchoutait pas ces messieurs, ils partiraient ailleurs.
La direction emploie des intérimaires qui se succèdent ou qui enchaînent les missions sur les mêmes postes.
Enfin la direction voudrait appliquer la loi Aubry comme ailleurs, à son seul profit, en tripatouillant les horaires, en décalant les équipes, en imposant le travail le week-end, et avec les mêmes effectifs.
La grève a donc été votée le lundi 6 mars, et même si elle était minoritaire (environ un quart de l'effectif), elle paralysait quand même la production.
La direction n'a rien voulu entendre aux revendications des grévistes. Le directeur poussait les hauts cris : pour lui et ses patrons du groupe, il est inacceptable de " faire grève au lieu de négocier ", ils ne conçoivent pas que des syndicalistes puissent demander l'avis des grévistes avant de signer avec la direction.
Au bout de neuf jours de grève, à part la promesse de passer en CDI cinq intérimaires de plus que ce qu elle avait prévu, la direction n a rien cédé. En raison de leur petit nombre, et parce qu'ils craignaient que la grève ne s'effrite, les grévistes ne se sont pas sentis assez forts pour faire céder le patron. Ils ont donc décidé d'arrêter le mouvement.
Mais la tête du directeur devant les grévistes, même à la fin de la grève montrait qu'il ne se sent pas si victorieux que cela. La combativité qui se manifeste régulièrement à Vitry est pour lui une sacrée épine dans le pied.