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- Lutte ouvrière n°1654
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Dans les entreprises
Alstom : Après l'annonce des suppressions d'emplois, la journée de protestation du 15 mars - à Belfort
La manifestation du 15 mars à Belfort contre les plans de licenciements massifs annoncés à ABB Alstom-Power et le secteur ferroviaire FLO a rassemblé environ 10 000 personnes. Les salariés de toute l'usine, appelés à faire grève, des ateliers aux bureaux, tous secteurs confondus, sont sortis très massivement.
On n'avait pas vu depuis très lontemps une manifestation ouvrière d'une telle ampleur dans les rues de la ville. Et puis, le soutien massif apporté par la présence très nombreuse de la population laborieuse de la ville, familles, chômeurs, retraités, salariés, parfois venus en se mettant en grève comme à l'hôpital, témoigne de l'émotion que suscitent ces suppressions d'emplois programmées dans une grande entreprise qui n'a jamais cessé de faire de gros profits, qui détient sa puissance essentiellement grâce au soutien de l'Etat et aux commandes publiques.
Après cette manifestation et celle de Paris qui ont eu lieu en même temps, la direction a réagi en répétant que sur cet aspect des commandes, et donc du travail, il ne fallait pas s'inquiéter : Alstom va rénover les centrales nucléaires d'EDF par exemple, "un marché qui explose" (sic) ... Du côté du gouvernement, Chevènement comme Aubry nous ont répondu en s'affirmant solidaires des travailleurs... comme la corde est solidaire du pendu : disant n'avoir pas les moyens de faire pression sur les patrons d'Alstom pour les empêcher de licencier.
Dans les ateliers et bureaux dépendant d'ABB Alstom-Power, l'ambiance a remonté, pas pour travailler mais pour se parler, discuter. Alstom ayant aussi confirmé le plan de 285 licenciements à la Traction, 400 travailleurs de ce secteur, soit la grande majorité des présents, ont débrayé lundi 20 mars pendant une demi-heure. Et jeudi 23 mars, ceux d'ABB Alstom-Power étaient appelés de nouveau à débrayer.
Après le succès de la manifestation, la réussite de ces actions, certes encore limitées, peut contribuer à faire monter le climat et à convaincre qu'en se battant, en se faisant vraiment entendre, on peut contraindre le gouvernement à faire les pressions que jusqu'à présent il n'a pas voulu faire, et obliger les patrons à reculer.