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Une colère qui touche tout l'enseignement
Mardi 14 mars, la manifestation à Paris de Denfert-Rochereau au ministère a été une nouvelle fois un succès avec près de 10 000 manifestants de lycées professionnels en majorité, mais aussi de collèges et de lycées. La taille de cette manifestation encore plus grosse que celle du 6 mars, la multitude de banderoles d'établissements en grève et de slogans criés, chantés, ont bien montré que la mobilisation ne fait que se renforcer.
Toute la semaine à partir du lundi 6 mars, la grève reconductible a continué dans les lycées professionnels et les manifestations aussi. Il y avait encore 6000 manifestants dans la rue à Paris le mercredi 8 mars. Et les manifestations se sont succédé tous les jours suivants : en province, à Paris, dans les différents départements de banlieue. Il y avait encore 600 manifestants à Amiens le samedi 11 mars, plus de 1000 manifestants à Paris et à Toulouse le même jour, 5000 à Rouen, 25 000 à Nîmes venus de tout le Languedoc-Roussillon, parents enseignants ensemble.
La presse, la télévision, la radio, qui se faisaient peu l'écho de la colère des enseignants au départ, ont dû se mettre à en parler, d'une façon ou d'une autre, tous les jours.
La détermination est plus grande et le mouvement s'amplifie. La coordination nationale des lycées professionnels, lycées polyvalents, lycées et collèges qui s'est réunie le 11 mars à la Bourse du travail à Paris est aussi le reflet de ce renforcement.Plusieurs centaines d'enseignants enthousiastes venant de plus de 250 établissements, issus de 16 académies, Lyon, Aix-Marseille, Orléans-Tours, Lille, Amiens, Rouen, Nantes, Bordeaux, Rennes, Grenoble, Caen, Limoges, Paris, Créteil, Versailles ont appelé à l'extension et à la généralisation de la grève reconductible à tous les lycées professionnels, lycées, collèges et écoles du pays lundi 13 mars, " à manifester dans tout le pays le 14 mars avec une assemblée générale à Paris et dans chaque région, à manifester massivement jeudi 16 mars avec toute l'Education nationale en plaçant les lycées professionnels en tête de manifestation, à manifester avec la province à Paris le mardi 21 mars et à une coordination nationale après la manifestation le même jour à Paris ". Durant la réunion de cette coordination, tous les présents ont pu ainsi constater que la grève gagnait encore d'autres lycées professionnels, et qu'elle commençait à s'étendre aussi au-delà, dans les collèges et dans les lycées.
En effet, les raisons qui ont poussé les collègues des lycées professionnels à se mettre en grève, l'aggravation des conditions de travail, avec entre autres l'annualisation, la diminution dramatique des heures d'enseignements général et théorique pour les élèves (jusqu'à la moitié en BEP vente par exemple) pour faire des économies de postes, autrement dit le projet d'un enseignement au rabais, la précarité, toutes ces raisons touchent aussi les enseignants des lycées d'enseignement général et des collèges.
La manifestation du jeudi 16 mars s'annonçait comme un succès, pouvant marquer un nouveau développement du mouvement. Allègre et Jospin vont avoir de plus en plus de mal à faire la sourde oreille. Les manifestants ont en effet toujours de la voix et, en plus, ils sont de plus en plus nombreux !