Pape : Le grand pardon17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Pape : Le grand pardon

L'Eglise catholique a décidé de s'auto-pardonner de 2000 ans de crimes, ce qu'elle appelle dans son langage particulier " ses péchés ". Et ils sont gros, très très gros. Des croisades meurtrières pour conquérir les lieux dits saints, au silence complice, pour ne pas dire complaisant face aux massacres des Juifs, au travers de l'histoire, dont celui perpétré par les Nazis ; de la tolérance vis-à-vis de l'esclavage aux procès de l'Inquisition ; et puis l'obscurantisme totalitaire et meurtrier contre tous ceux qui contestaient les " vérités révélées " et essayaient d'imposer la vérité scientifique, c'est-à-dire la vérité tout simplement.

Ce serait, paraît-il, la quatre-vingt-quinzième demande solennelle de pardon formulée par le pape. A croire que toutes les précédentes ne valaient pas grand-chose. Mais celle-là, avec le pape à genoux dans le décor fastueux de la basilique Saint-Pierre de Rome, ce serait la vraie, la totale, celle qui récapitule tous les méfaits de l'Eglise catholique au cours de deux millénaires.

La liste n'est cependant pas complète. Il y a par exemple les fautes commises par l'Eglise catholique à l'égard des femmes dans le passé. Encore que là, le repentir soit encore plus vague. Mais l'Eglise et son pape ne se prononcent pas pour que les femmes puissent librement disposer de leur corps, ils ne renoncent pas aux interdits contre la contraception et l'IVG, qui sont des positions qui ne concernent pas des problèmes vieux maintenant de plusieurs siècles, mais l'actualité, celle que Jean-Paul II assume.

Serait-ce par charité ? Pour laisser aux papes des siècles futurs quelques sujets pour faire repentir et demander pardon ?

Il faut souhaiter que, d'ici là, les " papes " de toutes obédiences et leur cérémonial désuet, archaïque, réactionnaire, auront disparu et laissé place nette à une planète qui tournera bien plus rond qu'aujourd'hui.

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