Les mystères de Paris (feuilleton)17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les mystères de Paris (feuilleton)

Résumé des épisodes précédents : pendant qu'à gauche le combat à fleurets (de moins en moins) mouchetés oppose Lang et Delanoë, à droite c'est la franche empoignade entre les partisans de Tiberi, de Panafieu et de Séguin.

Le dernier épisode en date c'est la suspension de Tiberi de son poste de secrétaire fédéral RPR. Cette suspension fait suite à l'imbroglio sur le nombre réel des adhérents RPR à Paris. Tiberi voulait en effet que ce soit ceux-ci qui se prononcent pour désigner le candidat, espérant être ainsi désigné. Réponse de la bergère Alliot-Marie, nouvelle secrétaire générale du RPR, au berger : en vérifiant les listes, des " enquêteurs " ont découvert que 1 500 inscrits sur 12 200 officiellement à Paris, seraient bidon (décédés, n'habitant plus la capitale, ayant cessé de cotiser depuis des lustres, etc.).

Ciel, quel scandale ! Et Tiberi, qui était forcément au courant, a laissé faire ? Voilà enfin l'occasion de se débarrasser de lui en le démettant de ses fonctions de chef du RPR parisien, et en espérant qu'ensuite, sous l'opprobre, il ne pourrait plus prétendre être candidat à la mairie... ce qui est loin d'être acquis.

Les dirigeants nationaux du RPR n'ont pourtant jamais protesté quand il y a eu des électeurs fantômes, dans le passé, lors des élections municipales parisiennes. A l'époque cela les arrangeait. Alliot-Marie, ni qui que ce soit au RPR, n'a pas non plus protesté contre ces listes d'adhérents bidon lorsqu'elle s'est fait élire récemment par les militants du RPR. D'autre part les pratiques de Tiberi sont depuis fort longtemps un secret de polichinelle au RPR. Mais voilà, c'est d'un seul coup, à cet instant précis, que cette révélation est tombée du ciel ! Vous avez dit bizarre ?

Quant à Tiberi, il fait feu de tout bois. Il a contesté les irrégularités des listes : il y en aurait moins qu'on ne dit, et ce serait la faute au bogue de l'an 2000 (les adhérents des années 1980 et 1990 auraient disparu des fichiers !). Et surtout il a rappelé à qui voulait l'entendre qu'" il est inimaginable qu'on cherche à éliminer un ami de Chirac " et, enfonçant le clou, toujours en parlant de Chirac, " il sait ce que j'ai fait pour lui ". Qu'est-ce que cela cache au juste ? A quel déballage pourrait se livrer Tiberi s'il s'estimait lâché par Chirac ? On le verra peut-être un jour...

Par ailleurs les membres de l'entourage de Tiberi sont parfois plus explicites que leur chef, si Tiberi était débarqué - et maintenant il l'est - dit l'un d'eux " on s'acheminera tout droit vers des listes Pasqua-Tiberi ". Menace en l'air ? En tout cas, en se maintenant même seul, et en constituant ses listes aux élections municipales, Tiberi aurait peut-être les moyens, non pas d'être élu, mais de faire capoter la tentative de Séguin... à moins qu'il ne préfère alors négocier son retrait.

On en est là, la situation est ouverte, et le spectacle continue...

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