Les hospitaliers réclament du concret17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les hospitaliers réclament du concret

Mardi 14 mars, la manifestation parisienne a regroupé plusieurs milliers d'hospitaliers d'Ile-de-France mais aussi des cortèges venus de province (Rouen, Rennes, Nancy...). Les slogans habituels étaient criés : " Embauchez les chômeurs et les précaires ". La voiture-sono de la fédération CGT-Santé répétait : " Non au protocole, Aubry tu ne nous auras pas ! ".

Cela montre que les 10 milliards supplémentaires accordés sur trois ans par le gouvernement ne suffisent pas. Cela ne représente qu'un coup de pouce dérisoire au budget des hôpitaux publics (environ+ 1,5 % cette année). Avec les deux milliards ajoutés cette année pour les remplacements d'absences, aucun hôpital ne peut espérer avoir de quoi résoudre les problèmes quotidiens posés par le manque d'effectif.

Cela n'a pas empêché les syndicats FO et CFDT de signer le même jour le protocole d'accord proposé par Aubry. C'est un simple geste d'allégeance au gouvernement puisque Aubry avait annoncé que les dix milliards et les mesures qui vont avec seraient mis en oeuvre de toute façon. Le Sud-CRC et la CGT n'ont pas signé. Cependant, la CGT, majoritaire avec 31 % des voix aux élections professionnelles, a joué à " je signe un peu, beaucoup, pas du tout " jusqu'au dernier moment.

D'après la fédération CGT, les consultations des syndiqués, plus ou moins élargies au personnel en mouvement, ont donné une courte majorité contre la signature. C'est sur ce chiffre que la CGT-Santé s'est appuyée pour ne pas signer le protocole le lundi 13 mars. Cependant son secrétaire général, Gibelin, dans une interview pour L'Humanité, a précisé qu'il était mandaté pour signer trois des quatre volets. Ainsi la CGT essaie de concilier l'expression de la déception de tous ceux qui luttent depuis trois mois avec sa volonté de ne pas s'opposer trop au gouvernement.

Quoi qu'il en soit, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le manque de personnel risque de provoquer encore bien des protestations. Le mouvement des hospitaliers n'a pas dit son dernier mot.

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