Le mouvement dans les lycées professionnels : À Marseille et dans la région17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Le mouvement dans les lycées professionnels : À Marseille et dans la région

Pour certains lycées professionnels de Marseille et du département, la grève a débuté le 3 février, soit il y a un mois, avec l'interruption des deux semaines de vacances. Mais les grévistes sont déterminés à continuer jusqu'au retrait des projets d'Allègre. Ils se sentent renforcés par l'entrée en lutte d'autres lycées professionnels dans d'autres académies. Aussi, même si, ici ou là, on cesse la grève un jour ou deux, c'est pour la reprendre ensuite et participer aux actions prévues.

Globalement, sur les 15 lycées professionnels de Marseille, 6 sont en grève reconduite sans interruption, à plus de 50 %, les autres les rejoignent lors des deux ou trois journées d'action de chaque semaine. Ces jours-là on atteint les 80 % de grévistes.

La coordination se réunit presque tous les jours, avec en moyenne 50 participants représentant 20 à 25 lycées de Marseille, Aix, Gardanne, Aubagne, Marignane, etc. On y discute âprement de tout ce qui peut développer le mouvement, le faire connaître, en faire connaître les raisons.

Les lycées professionnels du Vaucluse réunissent leur propre coordination en Avignon.

Un groupe est allé de nuit soutenir des grévistes occupant le siège du PS en Avignon. Successivement les lycées Mistral et Ampère à Marseille ont été occupés.

D'autres pensent que le plus important est de s'adresser au plus grand nombre de parents d'élèves, de faire connaître les causes de la grève le plus largement possible, d'aller discuter, de distribuer des tracts dans les rues les plus passantes. Tous sont d'accord pour les manifestations et pour continuer de circuler de lycée en lycée pour convaincre et entraîner ceux qui ne sont pas encore en grève. Et finalement tout se fait.

Dans certains lycées, des enseignants en grève assurent des heures de soutien scolaire. Des lettres ont été adressées aux parents d'élèves. A l'initiative des grévistes il y a eu des réunions avec eux dans la plupart des lycées. En général les parents sont solidaires même s'ils sont inquiets pour les examens.

Jeudi 9 mars à Marseille, c'était une manifestation qui se regroupait dans le hall où se tenait Métierama, une exposition destinée à montrer aux jeunes les différentes formations possibles. Les jeunes présents, amenés par leurs écoles, se joignirent d'enthousiasme à la manifestation.

Le vendredi, la coordination désignait quatre délégués pour participer à la coordination nationale à Paris.

Lundi matin 13 mars dans les lycées on préparait la manifestation du 14, et une nouvelle coordination se réunissait pour rendre compte de la réunion de Paris et préparer la semaine.

Enfin mardi 14, derrière la banderole de la coordination, ils étaient 2 000 à défiler de l'inspection académique jusqu'au Vieux Port. Il y avait les banderoles de nombreux lycées venus de Vitrolles, Istres, de tout le département, de Marseille, mais aussi de Nice, de Toulon, de Sète, de Montpellier, d'Alès... Les pancartes disaient sur toutes les rimes qu'Allègre virait à l'aigre, et qu'Allègre- ment, tandis qu'à grand renfort de bidons, voire de tambours, les manifestants réclamaient sur tous les tons l'abrogation des décrets et la démission d'Allègre.

Un pique-nique au soleil sur le Vieux Port, même s'il perturbait quelque peu la circulation, permettait de reprendre des forces avant d'aller se réunir en assemblée générale pour mettre au point le programme de la semaine et en particulier la manifestation du jeudi 16.

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