A l'hôpital Michalon de Grenoble-La Tronche, le service des urgences (médecine et chirurgie) est en grève depuis le mardi 7 mars. Les salariés de ce service n'en peuvent plus du surcroît de travail, des lamentables conditions d'accueil pour les patients et de travail pour eux. Ils réclament 15 postes supplémentaires dans les catégories d'infirmières, d'aides-soignantes et de brancardiers. Actuellement, il y a 105 hospitaliers, mais c'est très insuffisant pour un service qui a accueilli, en 1999, 13 000 patients en médecine et 31 000 en chirurgie.

Ajoutons à cela que les effectifs du personnel médical sont aussi insuffisants. Bien souvent, un seul médecin est présent, au lieu des deux prévus. Une des causes de cette carence est le fait que le poste de médecin " urgences " a été supprimé il y a cinq ans. Résultat : les médecins qui acceptent de travailler là sont payés comme vacataires, 300 F brut pour trois heures et demie de travail. Il n'y a donc pas beaucoup de volontaires.

La cause même de la grève rend celle-ci particulière : en effet, le personnel est si réduit que presque tous les grévistes sont réquisitionnés et sont donc au travail. Ils ne se distinguent que par un macaron " service des urgences en grève ".

Mardi 7 et vendredi 10, les grévistes se sont regroupés et sont allés interpeller la direction. Mais celle-ci n'a lâché, le vendredi, que des broutilles qui ne peuvent pas satisfaire le personnel. Elle recruterait deux infirmières vacataires, l'une pour 5 mois, l'autre pour 3 mois, afin de permettre aux infirmières du service de prendre leurs congés... 1999 !

Face à l'insuffisance de la réponse de la direction, la mobilisation continue.