Durisotti (Salaumines - Pas-de-Calais) : Après une journée de grève, la direction recule17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Durisotti (Salaumines - Pas-de-Calais) : Après une journée de grève, la direction recule

Chez Durisotti (Carrossier Constructeur), on modifie des véhicules utilitaires destinés à des sociétés ainsi qu'à la gendarmerie, l'armée ou la police. L'entreprise a pour clients les principaux constructeurs automobiles, comme Renault, PSA, Mercedes, Ford, etc.

L'horaire hebdomadaire était de 38 h 30 depuis le début des années 80. Mardi 7 mars, nous avons tous constaté sur notre fiche de paie du mois de février une modification liée à l'application de la loi Aubry sur les 35 heures. Notre horaire de travail était ramené à 151 heures et le reste nous était payé en heures supplémentaires. Cela voulait dire que les 35 heures nous étaient payées 35. Les discussions ont commencé, les délégués ont fait le tour des ateliers et il n'a pas fallu longtemps pour que l'usine soit complètement à l'arrêt.

Les intérimaires (une centaine sur un effectif d'environ 500) se sont joints au mouvement ainsi que, pour la première fois, une partie des employés. La maîtrise, dont une partie était un peu hésitante, ne nous a finalement pas suivis.

Le directeur général accueillait justement ce jour-là des représentants de Sevelnor (l'usine PSA-Fiat de Denain) qui sont un grand client et qui ont trouvé l'usine en grève à leur retour du restaurant.

Nous voulions 35 heures payées 38 h 30, pas de gel des salaires, pas de flexibilité et nos heures de grève payées.

Le soir la direction faisait une première proposition avec un horaire de 38 heures et une récupération de 2/3 en jours de congés. C'est-à-dire qu'elle récupérait sur notre dos environ cinq jours de congés. Ces propositions qui, en plus, ne devaient être appliquées qu'en janvier 2001, étaient complètement refusées et la grève a repris dès le début de poste le lendemain.

De toute évidence la direction avait des commandes pressantes et tenait plus que tout à la reprise du travail.

Dès le matin, devant la détermination affichée par tous les grévistes, il n'a fallu que quelques heures pour que la direction recule sur tout : 35 heures payées 38 h 30, pas de gel des salaires, pas de flexibilité et notre journée de grève payée.

La reprise du travail s'est faite avec le sentiment d'avoir fait reculer le patron. Bien sûr, depuis, la chasse aux temps morts a commencé car le patron compte bien ne pas être obligé d'embaucher et nous faire faire le même travail en moins de temps. Mais, là-dessus non plus, nous n'avons pas dit notre dernier mot !

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