Contre l'offensive du patronat soutenu par le gouvernement, il faut généraliser les luttes !17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Editorial

Contre l'offensive du patronat soutenu par le gouvernement, il faut généraliser les luttes !

Depuis déjà des semaines tout le personnel politique de la bourgeoisie française est affairé à préparer les prochaines élections municipales, qui n'auront pourtant lieu que dans au moins un an. Mais ces petits jeux politiciens sont à cent lieues des préoccupations des travailleurs, qui s'expriment à travers de multiples mouvements sociaux touchant aussi bien le secteur privé que le public.

Le mouvement des agents des impôts, dirigé contre la manière dont le gouvernement veut imposer sa réforme et largement suivi depuis six semaines, a obligé le gouvernement à reculer.

Dans l'enseignement, les professeurs des lycées professionnels sont à la pointe du mouvement, mais le mécontentement est général, et il est partagé par les parents d'élèves qui, dans plusieurs régions, se sont mobilisés pour réclamer, aux côtés des enseignants, plus de moyens en personnel et en budget pour l'école.

Le 16 mars, une journée d'action concernant tous ces travailleurs constituera pour eux un moyen de plus de faire entendre leurs revendications.

Dans les hôpitaux, le mécontentement est loin d'être retombé, car ce n'est pas les rallonges qu'Aubry a débloquées qui permettront de créer les innombrables emplois qui manquent pour que le personnel puisse travailler dans des conditions correctes, et que les usagers puissent bénéficier de soins dignes de notre époque.

A Dunkerque, les salariés de Pechiney sont en grève depuis trois semaines, parce qu'ils refusent que la loi sur les 35 heures aboutisse à leur faire effectuer le même travail en moins de temps, avec en plus une amputation de leur salaire.

Dans le groupe Alstom, dont la situation est pourtant florissante, la direction a annoncé la suppression de milliers d'emplois... ce qui a eu pour effet de faire monter aussitôt le cours de ses actions en Bourse, preuve supplémentaire, s'il en était encore besoin, que c'est bien des atteintes portées à la classe ouvrière que les gros actionnaires tirent leurs profits. Les travailleurs d'Alstom ont manifesté le 15 mars, à Belfort comme en région parisienne, pour réclamer l'interdiction de ces suppressions d'emplois.

Tous ces mouvements peuvent sembler porter sur des sujets différents, ici des manques d'effectifs, ailleurs la mise en place de la loi Aubry, là des suppressions d'emplois ou encore des revendications salariales. Mais ces mouvements divers illustrent en fait un même ras-le-bol qui monte chez les travailleurs par rapport à une même situation et à une même politique gouvernementale.

Comme ses prédécesseurs de droite ou de gauche, qui se sont succédé depuis le début de la crise, le gouvernement Jospin emploie toute son énergie à donner la possibilité au grand patronat d'engranger chaque jour plus de profits, en multipliant les dégrèvements de charges sociales et les cadeaux au grand patronat, en mettant en place une législation qui lui rend plus facile d'imposer la " flexibilité " du travail, c'est-à-dire des horaires de travail dont la seule raison d'être est l'augmentation des bénéfices patronaux.

Mais ses reculs devant les travailleurs des impôts, ou ceux de la santé, montrent qu'il se sent inquiet devant cette montée des luttes. Il n'est fort que de notre faiblesse et, si nous relevons la tête, nous avons les moyens de contraindre le gouvernement à changer de politique et le patronat à reculer.

C'est pourquoi tous les travailleurs doivent participer aux mouvements à venir pour en faire des succès, même limités, de manière à redonner confiance à l'ensemble de la classe ouvrière, démoralisée par le chômage et par la politique d'un gouvernement qui se dit de gauche.

C'est comme cela que nous pourrons préparer l'élargissement des luttes et leur généralisation dans une offensive unitaire, qui seule pourra vraiment faire reculer le patronat et le gouvernement à son service.

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